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Des pesticides dans des dindons sauvages

ANDREW VAUGHAN / La Presse Canadienne Photo: ANDREW VAUGHAN
Liam Casey, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Des pesticides courants qui décimeraient des populations d’abeilles et autres pollinisateurs se sont retrouvés dans des dindons sauvages en Ontario, indique une nouvelle étude réalisée par des chercheurs canadiens.

Des scientifiques du Collège vétérinaire de l’Ontario affilié à l’Université de Guelph, ainsi que le ministère de l’Environnement et du Changement climatique ont examiné le foie de 40 dindons sauvages dans le sud de l’Ontario. Ils ont déterminé que neuf d’entre eux avaient des niveaux décelables de néonicotinoïdes, un groupe d’insecticides qui enrobent les graines de productions agricoles telles que le maïs et le soja pour les protéger des parasites. L’insecticide est capté par la plante et distribué par l’entremise de son tissu durant sa croissance.

Les chercheurs ont trouvé deux types de néonicotinoïdes — clothianidine et thiamethoxam — dans le foie des dindons, selon l’étude publiée dans l’édition de juin du journal «Environmental Science and Pollution Research».

Des études ont montré que divers néonicotinoïdes utilisés pour protéger les récoltes ont contribué au dépérissement des abeilles et autres pollinisateurs, comme les bourdons, et ont aussi mené à des mortalités et des problèmes de reproduction chez de petits oiseaux.

Ces insecticides, qui sont solubles dans l’eau, ont fui des cultures vers des plantes et des arbres comme les érables, les pissenlits et les trèfles, indique l’étude. Bien qu’il y ait de plus en plus d’études sur l’impact des pesticides sur les insectes et les plantes, il y en a beaucoup moins sur les effets des néonicotinoïdes sur la faune.

Les plus récentes conclusions sur les dindons sauvages sont préoccupantes, a affirmé l’auteure principale de l’étude.

«Aucun niveau de néonicotinoïdes ne peut être bon pour n’importe quel animal», a fait valoir Amanda MacDonald, qui a réalisé l’étude à titre d’étudiante au doctorat à l’Université de Guelph.

«Il s’agit simplement de déterminer comment ils sont affectés, mais nous savons qu’ils tuent des abeilles, des insectes et des oiseaux», a-t-elle souligné.

Mme MacDonald a indiqué que les chercheurs avaient été contactés par la Fédération des pêcheurs et des chasseurs de l’Ontario, qui estime qu’il y a eu un déclin dans les populations de jeunes dindons là où les animaux s’alimentaient dans des secteurs où des néonicotinoïdes étaient utilisés.

L’étude préliminaire publiée ce mois-ci visait surtout à détecter des traces de néonicotinoïdes dans des dindons sauvages, a indiqué l’auteure principale.

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