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Le Canada en voie de reconnaître officiellement le génocide des Roms

Fred Chartrand / La Presse Canadienne Photo: Fred Chartrand/La Presse canadienne

La Canada devrait reconnaître officiellement le génocide des Roms, survenu pendant la Seconde Guerre mondiale. Des organismes roms militent depuis des années pour obtenir cette reconnaissance.

«En reconnaissant le génocide des Roms, aussi appelé Porajmos et Samudaripen, le Canada entend renforcer ses relations avec des partenaires nationaux et internationaux afin de continuer à défendre les droits de la personne, à condamner la discrimination et à promouvoir l’inclusion, la diversité et le respect pour tous», ont déclaré jeudi la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et le ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Pablo Rodriguez, par voie de communiqué.

Pour qu’elle soit officielle, cette reconnaissance doit encore être approuvée par la Chambre des communes, qui reprendra sa session parlementaire en septembre.

Le gouvernement canadien n’a pas choisi la date du 2 août par hasard pour annoncer sa volonté de reconnaître le génocide des Roms. Le 2 août 1944, il y a 73 ans, 2 897 Roms – des femmes, des hommes et des enfants – ont été assassinés à Auschwitz-Birkenau, le plus important camp d’extermination nazi situé en Pologne. Au total, durant la Seconde Guerre mondiale, de 500 000 à 1,5 million de Roms ont été tués par les Nazis.

«Pour nous, c’est vraiment un geste historique cette reconnaissance d’une partie de l’histoire des Roms. Le génocide a eu lieu il y a 74 ans. C’est sûr que c’est une étape. Ça fait plus de sept ans qu’on travaille sur cette reconnaissance», s’est réjouie la fondatrice de l’organisme montréalais Romanipe, Dafina Savic.

Cette dernière espère que la reconnaissance du génocide rom  «permettra de mettre en lumière non seulement l’histoire de persécution des roms, mais aussi de changer la culture d’impunité pour les crimes anti-Roms aujourd’hui».

Après des années d’efforts et de détermination, cette reconnaissance marque un pas important pour veiller à ce que les victimes et survivants du génocide des roms soient enfin entendus, commémorés et honorés. – Dafina Savic, fondatrice de Romanipe.

Dafina Savic a rappelé que les Roms continuent de subir de nombreuses persécutions partout dans le monde, particulièrement dans les pays d’Europe de l’Est, où ces dernières années, il y a une résurgence des discours d’extrême droite et de groupes néonazis, ouvertement hostiles aux Roms.

«Dans le contexte actuel, il est évident que les populations roms sont en danger. Il y a moins de trois semaines, un jeune Rom a été tué par des groupes néonazis à la suite d’une série d’attaques en Ukraine», a-t-elle relaté.

Au Canada, le gouvernement de Stephen Harper avait fermé la porte aux demandeurs d’asile roms, estimant qu’ils n’étaient pas suffisamment en danger pour devenir des réfugiés au Canada. De 1998 à 2012, 90% des demandes d’asile des Roms ont été refusées, a-t-elle avancé.

En 2015, le Parlement européen avait proclamé le 2 août   comme la «Journée européenne de commémoration du génocide des Roms».

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