Soutenez

Infirmières:le TSO éliminé d'ici 2 ans dit Bourdon

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les questions des ratios infirmière-patients et du temps supplémentaire obligatoire sont ressorties du débat électoral entre les quatre représentantes des principaux partis politiques, tenu dans les bureaux de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), mercredi à Montréal.

Au cours de rencontres avec les médias après le débat, la candidate libérale Gertrude Bourdon a dit croire qu’avec les mesures déjà annoncées par le gouvernement libéral, le fameux «TSO», soit les heures supplémentaires obligatoires que doivent faire les infirmières, sera chose du passé dans deux ans.

«On devrait avoir éliminé ça complètement d’ici deux ans. C’est gros hein ce que je vous dis là?» a lancé Mme Bourdon.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a en effet lancé avec la FIQ des projets-pilotes de ratio professionnelle en soins/patients afin de déterminer un ratio sécuritaire dans les différentes unités de soins. Aussi, il a lancé la consigne aux établissements d’afficher davantage de postes permanents afin de stabiliser les équipes de soins et de réduire ainsi le recours aux heures supplémentaires et la surcharge de travail.

Et Mme Bourdon, qui doit succéder au ministre Barrette, selon ce qu’a annoncé le premier ministre sortant Philippe Couillard, a dit avoir confiance dans le fait que cela permettra de mettre fin aux heures supplémentaires obligatoires et de rendre les conditions de travail plus intéressantes.

La candidate de la CAQ, Danielle McCann, a plutôt prévenu que «Gertrude Bourdon, c’est Gaétan Barrette qui continue» et que les conditions difficiles causées par ses réformes se poursuivront donc.

Durant le débat, Mme McCann s’est engagée à abolir le fameux TSO, mais sans être trop précise sur les moyens d’y parvenir. En rencontre avec les médias, elle a dit croire que cela serait faisable «le plus tôt possible; si on peut (le faire) en un an, on va le faire».

Elle a concédé que cela demanderait toutefois de la réorganisation, des investissements et de changer le climat de travail.

Un fonds d’urgence contre le TSO

C’est d’ailleurs ce que lui a reproché la représentante du Parti québécois, Diane Lamarre: énoncer de grands principes, des «on veut», mais sans préciser les moyens d’y parvenir et proposer des solutions réalistes.

Mme Lamarre a été plus précise, proposant un fonds d’urgence de 10 millions $ pour garantir l’embauche de préposées, d’infirmières et infirmières auxiliaires.

«On ne devrait pas permettre le temps supplémentaire obligatoire», mais il faut bien prévoir les absences aussi, comme dans tous les milieux de travail, a rappelé Mme Lamarre.

La candidate péquiste a particulièrement proposé de s’attaquer au «cloisonnement» qui fait que les médecins ont le monopole de l’accès à la première ligne, alors que d’autres professionnels de la santé pourraient accomplir bien des tâches en la matière.

La libérale Bourdon a critiqué la caquiste McCann, qui l’a maintes fois ciblée durant le débat. Mme Bourdon a dit trouver «indécent» que certains affirment que tout va mal dans le milieu de la santé, comme la CAQ le soutient, selon elle. «Moi d’entendre que tout va mal, je trouve ça indécent pour ceux qui travaillent aujourd’hui», s’est exclamée Mme Bourdon.

Laisser les infirmières décider

La candidate de Québec solidaire, Vanessa Roy, a proposé comme solution au TSO et à la surcharge de travail des infirmières de les laisser décider entre elles de leurs horaires. Elle a rapporté que l’Hôpital général juif fonctionnerait de cette façon avec succès.

«Ils ont laissé les infirmières gérer elles-mêmes leurs horaires et faire leurs horaires. Les infirmières à l’Hôpital général juif ont leurs horaires cinq semaines à l’avance et s’arrangent entre elles pour se couvrir quand elles ont besoin d’un congé», a indiqué Mme Roy.

La FIQ surveillera

Après le débat, la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, s’est dite au moins contente du fait que «tous les partis semblent enfin comprendre la détresse des professionnelles en soins» et que «tous les partis soient favorables à une loi sur les ratios» infirmière/patients.

Elle a soutenu qu’il était «réaliste» d’éradiquer le fameux TSO, mais quant aux façons d’y parvenir, «c’est moins clair».

«La foi sans les oeuvres» ne donne pas grand-chose; les infirmières vont donc attendre de voir les solutions concrètes, afin «que ce ne soit pas seulement des promesses électorales», a prévenu Mme Bédard.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.