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CPE: le PQ veut éliminer les listes d'attente

Un incident est survenu dans une garderie de Moncton. Photo: Métro
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

REPENTIGNY, Qc — Le Parti québécois (PQ) s’engage à éradiquer les listes d’attente dans les Centres de la petite enfance (CPE) et il pense pouvoir y arriver en seulement quatre ans.

De passage à Repentigny, mardi matin, le chef du PQ, Jean-François Lisée, a assuré qu’il était possible d’achever le travail entamé sous le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, en 1997.

«On partait de presque rien, en 1997, et là on part d’un réseau qui est existant, qui a des connaissances, qui a un savoir-faire, qui est capable de prendre de l’expansion», a expliqué M. Lisée.

«On est tout à fait confiant que c’est possible.»

Le PQ prévoit que cet engagement lui coûtera 470 millions $ par année, en plus des 236 millions $ sur quatre ans pour les infrastructures qui seront prélevés dans l’enveloppe du Plan québécois des infrastructures 2018-2028.

Le parti estime qu’en créant environ 26 800 places d’ici septembre 2022, il parviendra à éliminer la liste d’attente actuelle. Le gouvernement libéral sortant avait déjà annoncé en mai dernier la création de 5800 nouvelles places en CPE; le PQ en ajouterait donc 21 000.

Confusion sur les chiffres

Le PQ s’est montré plus ambitieux qu’il y a quelques jours.

Lorsqu’il a présenté son cadre financier, le parti avait promis 17 000 places supplémentaires, mais il avait prévu une «zone de confort» dans ses chiffres, a expliqué M. Lisée en mêlée de presse à Lavaltrie.

Le chef péquiste s’est bien défendu d’avoir présenté un cadre financier approximatif.

«Nous avons évalué sérieusement quelle était la marge de manoeuvre dont nous avions besoin en attendant de pouvoir désigner le chiffre. Nous avons été prudents, on est tombés dans la marge de manoeuvre qu’on avait prévue», a-t-il expliqué, avouant avoir été «chanceux» dans ses prévisions.

«Vous pouvez mettre le pire « spin » là-dessus, c’est comme vous voulez», a lancé, exaspéré, le chef péquiste.

«Mais le fait est qu’on avait une marge qui était assez restreinte, de 17 à 22 000, qui était raisonnable.»

En entrevue avec la station de radio 98,5 en mai dernier, le ministre de la Famille sortant, Luc Fortin, estimait qu’il y avait entre 25 000 à 30 000 enfants sur la liste d’attente des garderies subventionnées. Ce chiffre inclut toutefois des bébés qui ne sont pas encore nés ou qui viennent de naître.

Baisse de tarifs

Le PQ diminuerait également les tarifs, qui ont été augmentés successivement par le gouvernement péquiste de Pauline Marois, puis par le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Ainsi, les parents paieraient 8,05 $ par jour pour un premier enfant, puis 4 $ pour un deuxième enfant. Les familles qui auraient un troisième enfant en CPE pourraient le faire garder gratuitement.

L’accès serait entièrement gratuit pour les familles ayant un revenu annuel inférieur à 34 000 $.

M. Lisée a expliqué que l’ancien gouvernement péquiste dont il faisait partie avait trouvé un «consensus» avec les garderies pour «rattraper l’inflation».

Les tarifs d’un éventuel gouvernement péquiste seraient d’ailleurs également indexés «à l’évolution du revenu des ménages», a indiqué le chef péquiste.

En ce moment, le tarif quotidien en CPE est modulé selon le revenu des parents. Les familles les plus nanties déboursent jusqu’à 21,95 $ par jour pour un premier enfant.

Le PQ propose par ailleurs de lancer un programme volontaire de conversion de places en garderie privée, et d’améliorer les critères de qualité dans les CPE.

La CAQ sèmera le «chaos», prévient Lisée

La Coalition avenir Québec (CAQ) a elle aussi l’intention de ramener le tarif unique en CPE, qui serait fixé à 8,05 $ par jour.

La CAQ mise également sur la maternelle 4 ans universelle pour désengorger les CPE, ce qui est une mauvaise idée, selon le chef péquiste, qui juge que son adversaire sèmerait le «chaos» dans le système d’éducation.

«Ça va faire en sorte que les écoles primaires vont être obligées d’essayer de trouver 5000 classes qui n’existent pas, 5000 profs qui n’existent pas, ça va déstructurer le réseau», a-t-il déploré.

M. Lisée rappelle que les caquistes veulent aussi abolir les commissions scolaires.

«Il y aurait un chaos constitutionnel, parce que les anglophones vont aller en cour… C’est terrible, c’est terrible, il ne faut pas que ça arrive», a-t-il ajouté.

Le chef péquiste a passé la journée de mardi sur la couronne nord de Montréal, où le PQ espère conserver ses acquis dans Berthier et reprendre le siège de Repentigny.

M. Lisée présente le médecin Éric Tremblay dans cette circonscription, qui avait été dérobée au PQ par la députée caquiste Lise Lavallée en 2014.

Dans Berthier, le député péquiste André Villeneuve espère garder le siège qu’il représente depuis 2008. La CAQ présente dans cette circonscription une candidate vedette, l’ex-animatrice Caroline Proulx.

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