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CAQ: prochaine étape, le conseil des ministres

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — D’ici jeudi 14 heures, les députés caquistes fraîchement élus ou réélus le 1er octobre vont garder leur téléphone cellulaire à portée de main jour et nuit, dans l’espoir de recevoir le coup de fil tant attendu du premier ministre désigné François Legault.

La plupart d’entre eux seront cependant déçus, car avec 74 candidats élus, M. Legault a l’embarras du choix pour former son conseil des ministres.

S’il s’en tient à ses engagements de former jeudi un cabinet de petite taille, entre 20 et 25 ministres, dont la moitié de femmes, tout en assurant une représentation régionale, il devra nécessairement laisser sur les banquettes arrière de nombreux députés ambitieux. Il devra aussi assurer l’équilibre entre la vingtaine d’anciens et la cinquantaine de nouveaux élus caquistes. De beaux dilemmes en perspective.

Déjà, dans les couloirs du parlement, les spéculations vont bon train sur la composition du futur conseil des ministres.

Le 1er octobre, 28 femmes et 46 hommes ont été élus sous la bannière caquiste.

Dans son bref discours, mardi, M. Legault s’est dit fier de diriger une équipe qui comptera «le plus grand nombre de femmes de toute l’histoire du Québec».

Rester humble

Il a demandé à son caucus de demeurer humble, malgré l’éclatante victoire de la CAQ et la confiance manifestée par la population lors de la dernière élection générale.

Lors d’un bref entretien avec La Presse canadienne en marge de l’assermentation, le premier ministre désigné a rappelé que son bagage de gestionnaire, à la direction du transporteur aérien Air Transat, lui avait appris que, pour faire de grands changements, il fallait d’abord aller chercher l’adhésion la plus large possible chez les gens visés.

«N’essayons pas de profiter du fait qu’on a une grosse majorité, a-t-il lancé dans une mêlée de presse improvisée par la suite. L’objectif, c’est d’aller chercher l’adhésion de la fonction publique et de la population à nos changements. C’est comme ça qu’on va pouvoir faire de grands changements au Québec.»

Mardi, dans le décor solennel du Salon rouge de l’Assemblée nationale, les députés caquistes ont tous prêté serment d’allégeance à la reine Élizabeth II et de loyauté au peuple du Québec, entourés de leurs parents et amis.

Seulement quatre d’entre eux ont choisi de prononcer leurs serments en français et en anglais.

M. Legault a aussi profité de l’occasion pour rendre hommage à celui qu’il a qualifié de mentor et de guide en politique, l’ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard, qui avait sollicité sa candidature en 1998.

Paradis président?

Avant de participer à la cérémonie, plusieurs élus ne cachaient pas leur fébrilité, devant les journalistes présents.

Le député de Lévis, François Paradis, n’a pas fait mystère de son intention de devenir le prochain président de l’Assemblée nationale. Il pourrait y avoir d’autres candidats et le président serait alors élu par ses pairs par scrutin secret. Le président, qui doit demeurer impartial dans l’exercice de ses fonctions, est choisi par consensus entre le gouvernement et les partis d’opposition.

«Être près des gens, se rapprocher de la population, faire en sorte que les gens reprennent possession de cette institution-là, se reconnaissent dans ce qu’on y fait, parce qu’on est là grâce à eux, et tous les dossiers dont on a beaucoup parlé, la transparence, bref, moderniser tout ça, changer, avoir une vision», a dit M. Paradis, qui a déjà commencé à solliciter des appuis.

Il a ajouté qu’il aimerait occuper ce poste prestigieux pour combattre le cynisme «récurrent» des Québécois à l’endroit des politiciens. «Je pense qu’il y a moyen d’inverser cette tendance-là, ça c’est un beau défi, c’est un défi de rassembleur», selon lui.

Un des candidats vedettes de la CAQ, le député de La Prairie, Christian Dubé, ancien vice-président de la Caisse de dépôt et placement et ancien député de Lévis, a dit pour sa part qu’il avait bien «hâte de commencer à travailler» et à donner suite aux engagements pris par le parti en campagne électorale. Partisan d’un contrôle serré des fonds publics et d’une réduction de la taille de l’État, il a convenu que les libéraux de Philippe Couillard avaient laissé les finances publiques en bon état.

Le député de Granby, François Bonnardel, a indiqué que son gouvernement allait demeurer ferme sur la question controversée des signes religieux pour certains employés de l’État.

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