Soutenez

Viol collectif: plaidoiries finales à Halifax

Photo: Getty Images/Ingram Publishing
Michael MacDonald - La Presse Canadienne

HALIFAX — La crédibilité d’une femme qui affirme avoir été violée dans une base militaire de la région de Halifax a été minée par des incohérences dans son témoignage, a soutenu jeudi l’avocat de l’accusé, un marin britannique, à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.

Dans ses plaidoiries finales à l’issue d’un procès très médiatisé, l’avocat Ian Hutchison a déclaré que le témoignage de la femme contrastait nettement avec ce que tous les témoins avaient à dire sur son comportement la nuit en question en avril 2015.

M. Hutchison a affirmé au tribunal que tous les témoins ont fourni «des preuves contradictoires».

Les procureurs de la Couronne ont rejeté cette vision des choses, affirmant que la défense s’était largement appuyée sur des mythes sur le viol pour étayer son dossier.

Le marin britannique Darren Smalley, âgé de 38 ans, est accusé d’agression sexuelle ayant causé des lésions corporelles et d’avoir participé à une agression sexuelle impliquant une ou plusieurs personnes. Il était l’un des quatre marins britanniques inculpés à l’origine.

Darren Smalley faisait partie d’une équipe de hockey de la Royal Navy qui se trouvait à Halifax pour participer à un tournoi.

La plaignante, dont l’identité est protégée par une interdiction de publication, se trouvait sur la base la nuit en question parce que son amie l’avait invitée à l’accompagner à un rendez-vous après avoir rencontré un marin britannique sur Tinder, un site de rencontre en ligne.

La femme a témoigné qu’elle s’était endormie aux côtés du marin britannique Simon Radford le 10 avril 2015 et qu’elle s’était ensuite réveillée, face contre terre et nue, et qu’au moins trois hommes l’avaient agressée sexuellement.

Elle a ensuite dit à la police qu’elle n’avait pas pu apercevoir les hommes, mais qu’elle était en mesure d’identifier la voix de M. Smalley.

La plaignante a témoigné qu’elle avait eu peur à un certain moment après avoir perdu de vue son amie, mais qu’elle était trop terrifiée pour quitter les lieux. Elle se souvient avoir été paniquée dans le bâtiment inconnu, rempli d’hommes.

Cependant, M. Hutchison a soutenu que tous les témoins, y compris la meilleure amie de la femme, ont déclaré à la cour que la plaignante y semblait heureuse et à l’aise.

«Malgré la peur d’être dans un environnement dangereux, elle consomme de l’alcool et entre dans le lit avec M. Radford», a-t-il fait valoir à la cour.

La femme a également déclaré à la cour qu’elle avait perdu connaissance à trois reprises au cours de l’agression présumée, mais M. Hutchison a déclaré que cela n’avait aucun sens, car la femme n’avait pas beaucoup bu et il n’y avait aucune preuve qu’elle avait été droguée.

Le procureur de la Couronne, Eric Taylor, a souligné qu’il n’y avait aucune preuve que la femme a consenti à des relations sexuelles avec qui que ce soit.

M. Smalley n’a pas témoigné lors du procès devant un juge seul.

Les accusations contre M. Radford avaient été suspendues plus tôt dans le procès parce qu’il était soigné à l’hôpital pour une infection. Les accusations peuvent être rétablies dans un délai d’un an. Les accusations contre deux autres hommes ont été abandonnées.

Le juge Patrick Duncan a annoncé qu’il rendrait sa décision le 17 janvier.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.