Amiante: La Saskatchewan crée un registre public
REGINA – Le gouvernement de la Saskatchewan deviendra sous peu la première province canadienne à rendre publique la liste de ses bâtiments publics qui contiennent de l’amiante.
Le ministre de la Sécurité en milieu de travail, Don Morgan, a annoncé mardi que ces renseignements figureraient bientôt sur Internet.
Les commissions scolaires, les universités, les régions sanitaires et les municipalités seront également encouragées à alimenter la page du ministère.
Le gouvernement soutient que les plus vieux bâtiments, principalement ceux construits avant 1980, sont susceptibles de contenir de l’amiante. Ce minerai, qu’on retrouve habituellement dans les matériaux d’isolation, n’est pas considéré comme dangereux à moins qu’il ne soit manipulé. Des travaux de construction ou de rénovation peuvent toutefois libérer des fibres qui, une fois respirées, peuvent être nocives pour la santé.
L’annonce de ce registre survient quelques jours après la mort d’un homme de Saskatoon qui exhortait la province à rendre publique la liste de ses bâtiments contenant de l’amiante.
Howard Willems, qui a travaillé comme inspecteur en bâtiment pendant 31 ans, a succombé jeudi dernier à un mésothéliome, une forme rare de cancer qui s’explique par l’inhalation prolongée de fibres d’amiante.
Avant de mourir, il disait que les gens avaient le droit de savoir avant de pénétrer dans un bâtiment si celui-ci renfermait de l’amiante, ajoutant qu’il aurait lui-même pris des mesures pour se protéger s’il avait su que ce minerai se trouvait dans les murs des immeubles qu’il devait inspecter.
Plus tôt ce mois-ci, l’opposition néo-démocrate avait déposé un projet de loi privé au parlement provincial afin que la liste des bâtiments publics contenant de l’amiante soit rendue accessible en ligne.
À l’époque, le ministre Morgan avait répliqué en faisant état d’inquiétudes à l’effet que la création d’un tel registre pourrait créer un faux sentiment de sécurité ou, au contraire, une crainte accrue s’expliquant par une incompréhension des risques dans la population.
Il soutenait qu’il fallait mieux présumer que tous les bâtiments construits avant 1980 contenaient de l’amiante.