L’ancien ministre Jean Bienvenue s’est éteint
Ancien ministre libéral sous la gouverne de Robert Bourassa, Jean Bienvenue est décédé le 13 octobre à l’âge de 90 ans au Domaine Saint-Dominique de Québec, a rapporté dimanche le Groupe Capital Médias.
Son avis de décès n’a été publié que la semaine dernière sur différents sites de nécrologie.
Né en juin 1928, M. Bienvenue a étudié à l’Université Laval avant d’être admis au barreau de Québec en juin 1952.
Il a fait partie de nombreux cabinets juridiques. Il a été un associé de l’ancien premier ministre Jean Lesage, selon le site de l’Assemblée nationale du Québec.
Entre 1960 et 1966, il prend peu à peu du galon, devenant tour à tour procureur de la couronne à Québec, procureur en chef, assistant-procureur général adjoint et enfin procureur spécial du ministre de la Justice du Québec.
Il est élu en 1966 et en 1970 dans la circonscription de Matane. Après le retour au pouvoir des libéraux en 1970, Robert Bourassa le nomme leader parlementaire adjoint du gouvernement, poste qu’il occupe de janvier 1971 jusqu’à la défaite du 15 novembre 1976.
M. Bienvenue est nommé ministre d’État le 4 mai 1971. Il est promu ministre de l’Immigration le 15 février 1972. Aux élections de 1973, il quitte Matane pour se présenter dans la circonscription montréalaise de Crémazie où il devance le futur premier ministre Jacques Parizeau par plus de 1300 voix. Il quitte l’Immigration pour devenir ministre de l’Éducation en janvier 1976. À ce poste, il doit affronter le mécontentement des allophones consécutif à l’adoption du projet de loi 22 faisant du français la langue officielle du Québec.
Il est défait en 1976 par le péquiste Guy Tardif par plus de 4600 voix.
Il est nommé juge à la Cour supérieure du Québec en 1977. Il devra quitter son poste dans la controverse en septembre 1996. Quelques mois plus tôt, à l’occasion du prononcé d’une sentence d’une condamnée pour meurtre, il avait déclaré qu’en commettant des actes violents, la femme s’abaissait «jusqu’à un niveau de bassesse que l’homme le plus vil ne saurait lui-même atteindre». Enfonçant son propre clou, il avait aussi dit que «même les nazis n’ont pas éliminé des millions de juifs dans la douleur, ni même dans le sang.»
L’ancien ministre avait refusé de reconnaître ses torts. Un comité d’enquête du Conseil canadien de la magistrature avait ensuite conclu qu’il n’était plus apte à juger. M. Bienvenue avait démissionné avant d’être révoqué par le ministre fédéral de la Justice, Allan Rock.
Selon l’avis de décès publié sur le site lepinecloutier.com, M. Bienvenue laisse dans le deuil sa femme Monique Pelletier et ses cinq enfants.
Ses funérailles seront célébrées le 15 novembre à la chapelle du Complexe La Cité, à Québec.