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Réunion de l’OTAN à Halifax: appel à l’unité

Darren Calabrese / La Presse Canadienne Photo: Darren Calabrese/La Presse canadienne
Keith Doucette - La Presse canadienne

HALIFAX — La secrétaire générale adjointe de l’OTAN a livré lundi un plaidoyer pour l’unité de l’Alliance atlantique face à ce qu’elle qualifie d’«enjeux de sécurité complexes et préoccupants» — notamment une «Russie de plus en plus agressive».

Rose Gottemoeller a fait ces remarques dans son discours devant l’Assemblée parlementaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui mettait fin lundi à quatre jours d’assemblée plénière à Halifax.

Mme Gottemoeller a exprimé des inquiétudes particulières quant à la volonté de la Russie d’élargir et de moderniser son armée. Elle s’est aussi inquiétée de la mise au point d’un nouveau missile à portée intermédiaire qui, selon elle, pourrait lancer une ogive nucléaire sur le coeur de l’Europe en quelques minutes. «Cela menace directement l’un des plus importants traités sur le contrôle des armements de la guerre froide: le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire» (FNI), a déclaré Mme Gottemoeller.

Le traité de 1987 a non seulement permis de réduire le nombre de missiles nucléaires détenus par les deux superpuissances, mais il a également éliminé toute une classe d’armes, a déclaré la secrétaire générale adjointe. «Le nouveau système d’armement (des Russes) menace sérieusement le traité FNI», a-t-elle déclaré, en rappelant que les États-Unis ne disposent pas de nouveaux missiles de portée intermédiaire en Europe.

La diplomate américaine admet que personne ne souhaite une nouvelle course aux armements ou le retour à la guerre froide, mais elle estime que la Russie doit poser des gestes pour apaiser les «préoccupations très graves» de l’OTAN. Selon elle, il est essentiel que l’Alliance atlantique parle d’une seule voix, et en position de force, face à de tels défis pour la sécurité de ses membres.

«Il faut maintenant ouvrir un dialogue, mais la Russie doit aussi poser des gestes pour apaiser nos craintes, qui sont très grandes», a-t-elle dit aux délégués. «Il est primordial que lorsque l’OTAN parle, elle parle d’une seule voix et en position de force.»

Mme Gottemoeller croit que l’exercice militaire tenu récemment en Norvège prouve «l’unité d’action» de l’OTAN. L’exercice «Trident Juncture» était le plus important exercice de l’Alliance atlantique depuis la guerre froide, rassemblant 50 000 soldats des 29 pays membres, en plus de la Finlande et de la Suède. «Notre exercice (…) a envoyé un message très clair à tous ceux qui pourraient songer à remettre en cause l’Alliance, a-t-elle déclaré. L’OTAN est prête à défendre tous les alliés contre toute menace.»

Le ministre canadien
Mme Gottemoeller a aussi rappelé aux délégués qu’ils jouaient un rôle central en demandant des comptes à leur gouvernement respectif en ce qui concerne l’argent qu’ils dépensent et les actions qu’ils entreprennent dans le domaine de la sécurité et de l’OTAN.

«Votre appui à l’OTAN au sein de vos parlements, dans les débats sur le budget et auprès de vos populations fera une grande différence», a déclaré Mme Gottemoeller. «Il n’y a rien de plus fort que cette Alliance quand elle est unie et quand nos populations sont derrière elle. En cela, votre soutien est essentiel.»

Le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, s’est également adressé à l’assemblée, affirmant que la coopération était plus nécessaire que jamais face aux menaces militaires et non traditionnelles telles que les cyberattaques et les tactiques hybrides, qui cherchent à façonner ou à modifier l’opinion publique par le biais de diverses plates-formes de médias sociaux.

La rencontre de Halifax a rassemblé pendant quatre jours environ 600 politiciens des 29 pays membres de l’OTAN ainsi que des délégués de pays partenaires pour discuter de questions de sécurité internationale. Un large éventail de sujets ont été discutés au cours des séances des commissions, en fin de semaine, y compris l’ingérence de la Russie dans les élections démocratiques d’autres pays, le financement de l’OTAN et la manière dont les terroristes utilisent des messages cryptés sur le «web caché».

Neuf résolutions des différentes commissions ont été adoptées par l’assemblée plénière lundi, notamment une résolution qui exhorte tous les pays membres à redoubler d’efforts pour se rapprocher de l’objectif de consacrer 2,0 pour cent de leur PIB aux dépenses de défense d’ici 2024. Une autre résolution recommande une coopération accrue dans l’Arctique afin de contrer le renforcement de l’armée russe dans cette région.

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