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Un bénévole à sa 35e campagne de Nez rouge

Martin Leblanc et Claude Fournier - La Presse Canadienne

La première soirée d’opération de l’histoire de Nez rouge se tenait il y a 34 ans à Québec.

Le 13 décembre 1984, une seule téléphoniste était en poste à la station radiophonique CHRC. Elle ne guidait qu’une poignée d’équipes de bénévoles.

Si plus de deux millions de raccompagnements ont été effectués depuis, l’une des choses qui sont demeurées constantes est l’implication du bénévole Claude Albert.

L’homme, aujourd’hui âgé de 84 ans, en est à sa 35e campagne à porter le célèbre dossard rouge.

Ce jeudi soir, il a d’ailleurs fait équipe avec le fondateur de l’Opération Nez rouge, Jean-Marie De Koninck, qu’il connaissait à l’époque, et qui constitue la raison pour laquelle il s’était impliqué initialement.

Les premières années

Le directeur communications et marketing de l’Opération Nez rouge, David Latouche, indique, qu’à l’époque, c’était tabou de prendre le service, et les gens craignaient que l’on ne dévoile leur identité.

Claude Albert précise pour sa part que les services de Nez rouge étaient surtout requis dans les bars de danseuses et les tavernes.

«Dans ce temps-là, on n’avait pas de « paget », on n’avait pas de cellulaire, pas de GPS ou rien», rappelle l’octogénaire. «Mais les rues, on n’avait pas de problème avec ça.»

Cela lui permet aujourd’hui de raconter de nombreuses anecdotes, dont celle d’un homme qui avait pris «un p’tit verre de trop», qu’il a aidé à monter au 2e étage dans un escalier en colimaçon. Comme si le défi n’était pas suffisant, le bénévole dit que l’épouse de l’homme ivre ne lui a pas réservé l’accueil le plus chaleureux.

«Si elle avait eu des carabines dans les yeux, je serais mort», raconte-t-il. «J’ai dû lui expliquer que ce n’était pas moi qui avais fait boire son mari.»

M. Albert affirme, sans prétention, qu’il est reconnu que les bénévoles qui se joignent à son équipe ont plus de plaisir que la moyenne. Il aurait d’ailleurs dit à une femme qui s’était présentée seule pour effectuer une soirée de raccompagnement:

«Madame, si vous voulez vous « embêter », allez avec un autre. Pis si vous voulez vous amuser, venez avec nous autres!»

Cette soirée-là, il avoue avoir filtré les appels afin de prendre «tous les cas graves», s’assurant ainsi que sa nouvelle collègue se rappelle de son expérience.

L’évolution

Le bénévole de la première génération indique que le type de clientèle a changé au cours des décennies.

«Le jour et la nuit!», illustre celui qui remercie chaque personne qu’il raccompagne «d’avoir collaboré à avoir sauvé une vie».

Claude Albert dit que s’il était difficile d’obtenir un pourboire initialement, «aujourd’hui, les clients donnent à coups de 20 piasses».

David Latouche abonde dans le même sens. Le dirigeant de l’organisation soutient qu’en 2018, sur les réseaux sociaux, «on voit des gens qui disent merci à l’équipe de bénévoles de les avoir ramenés à la maison».

«Aujourd’hui, c’est une fierté de rentrer avec l’Opération Nez rouge, mais ce n’était définitivement pas le cas en 1984.»

Les bénévoles

L’employé de Nez rouge affirme que plus de la moitié des bénévoles répètent l’expérience.

M. Latouche invite les citoyens à s’inscrire comme bénévoles d’ici le 31 décembre, même à la dernière minute, que ce soit par téléphone, internet ou via l’application mobile.

En raison de son expérience de 35 ans, Claude Albert suggère d’abord d’y aller avec des gens de confiance.

«En tout cas, y’en a peut-être qui vont rire, mais moi j’ai eu du fun, j’ai du fun.»

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