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Bruce McArthur plaide coupable de meurtres prémédités

HO / La Presse Canadienne Photo: Facebook via La Presse canadienne
Rédaction - La Presse canadienne

TORONTO — Le tueur en série qui s’en est pris pendant des années à des hommes du «village gai» de Toronto a agressé sexuellement un grand nombre de ses victimes et a conservé certains de leurs biens après avoir disposé de leurs restes, ont révélé mardi des procureurs alors que l’accusé venait de plaider coupable à huit chefs de meurtre au premier degré.

Bruce McArthur, qui devait être jugé l’an prochain, a finalement plaidé coupable lors d’une audience mardi matin. Le paysagiste de 67 ans avait été arrêté en janvier 2018.

Selon l’enquête policière, le meurtrier aurait fait huit victimes: Selim Esen, Andrew Kinsman, Majeed Kayhan, Dean Lisowick, Soroush Mahmudi, Skandaraj Navaratnam, Abdulbasir Faizi et Kirushna Kanagaratnam. Tous ces hommes avaient été portés disparus dans le quartier gai de Toronto entre 2010 et 2017. Les policiers affirment avoir retrouvé les restes de sept hommes dans de grands bacs à fleurs d’une propriété torontoise où McArthur a travaillé comme paysagiste. Les restes de la huitième victime ont été retrouvés dans un ravin à proximité.

La Couronne a dévoilé mardi au tribunal des détails inédits sur l’affaire, notamment que les enquêteurs avaient retrouvé certains des biens des victimes chez McArthur. Le procureur Michael Cantlon a ainsi déclaré à la cour que les enquêteurs avaient trouvé chez l’accusé un bracelet appartenant à M. Navaratnam, des bijoux appartenant à M. Lisowick et un carnet de notes appartenant à M. Esen.

Un grand nombre de ces meurtres impliquaient par ailleurs des agressions sexuelles et les victimes portaient des traces de ligature, a déclaré Me Cantlon. La Couronne a soutenu mardi que McArthur avait planifié chaque meurtre et démembré ses victimes pour éviter toute détection, enterrant leurs restes dans des bacs à fleurs autour d’une maison où il travaillait comme paysagiste et dans un ravin au bout de la propriété.

Le meurtre au premier degré est automatiquement passible d’une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Une audience de détermination de la peine pour McArthur est prévue pour le 4 février.

La communauté se doutait
La communauté LGBTQ de Toronto a longtemps prévenu les autorités qu’un prédateur ciblait des hommes qui disparaissaient mystérieusement du village gai de la métropole canadienne.

En novembre 2012, la police a lancé son «Projet Houston» pour enquêter sur les disparitions de MM. Faizi (42 ans), Navaratnam (40 ans) et Kayhan (58 ans). Ils ont classé l’enquête en avril 2014 après avoir été incapables d’identifier un seul suspect dans ces disparitions.

Trois ans plus tard, à l’été 2017, la police a ouvert une enquête distincte sur les disparitions de MM. Kinsman, âgé de 49 ans, et Esen, âgé de 44 ans. Quelques mois plus tard, McArthur est apparu sur le radar de la police, selon des documents judiciaires.

Le 17 janvier 2018, les enquêteurs ont découvert des éléments de preuve indiquant que McArthur était responsable des décès de MM. Kinsman et Esen, ainsi que d’autres personnes non identifiées. Le lendemain, la police a arrêté McArthur dans son appartement et l’a inculpé des meurtres de MM. Kinsman et Esen. Le lendemain encore, ils ont amené des chiens sur une propriété tout près où le paysagiste indépendant rangeait son matériel, selon les documents judiciaires.

Pendant trois mois, les enquêteurs ont ensuite fait plusieurs découvertes macabres sur la propriété résidentielle. Ils ont finalement retrouvé les restes démembrés de sept hommes dans de grands bacs à fleurs. Les restes d’un huitième homme ont été retrouvés au milieu d’un tas de compost dans un ravin au bout de la propriété, a indiqué la police.

À mi-chemin de son enquête, la police a également pris la rare décision de publier une photo fortement modifiée d’un homme décédé, dans l’espoir de l’identifier. Un mois plus tard, ils ont déterminé que l’homme sur la photo était Kirushna Kanagaratnam.

L’enquêteur principal au dossier, Hank Idsinga, a estimé que l’affaire McArthur avait été la plus importante enquête médico-légale de toute l’histoire de la Police de Toronto. La police scientifique a passé quatre mois à fouiller l’appartement de McArthur. Les enquêteurs ont saisi 1800 pièces à conviction et pris plus de 18 000 photos. Ils ont également effectué des recherches dans plus de 100 propriétés où McArthur avait travaillé dans la région de Toronto.

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