Le gouvernement Legault fait une nomination politisée à New York
Le gouvernement Legault confirme que la nomination mercredi d’une de ses proches, Catherine Loubier, au poste de déléguée générale du Québec à New York, est politisée.
La ministre des Relations internationales, Nadine Giraud, a dit que le gouvernement se réservait la nomination des délégués généraux et que les nominations aux autres postes de direction de la diplomatie québécoise seraient basées sur les compétences.
En clair, les postes de direction des représentations du Québec à l’étranger les plus prestigieuses, Paris, New York, Bruxelles, etc., seront comblés par les personnes choisies directement par le gouvernement, tandis que la direction des antennes, bureaux, fera l’objet d’un processus de sélection parmi les fonctionnaires.
L’opposition a dénoncé vertement la nomination de Mme Loubier comme étant «partisane», alors que la Coalition avenir Québec (CAQ) s’était engagée, avant de prendre le pouvoir, à ne pas procéder à des nominations partisanes.
Mme Loubier était directrice adjointe du cabinet du premier ministre jusqu’à la semaine dernière. Elle a été responsable du comité de transition de la CAQ, qui était en contact avec le précédent gouvernement Couillard pour s’occuper de la passation des pouvoirs. Auparavant, elle était responsable des communications dans le gouvernement conservateur de Stephen Harper.
«Ça ne vient pas discréditer du tout (ce que M. Legault a dit auparavant)», s’est défendue Mme Giraud en point de presse après la séance du conseil des ministres.
«On (le gouvernement) se garde les huit nominations de délégations générales», tandis que «tous les autres postes, on va les dépolitiser», a-t-elle toutefois ajouté.
Elle a précisé que plusieurs personnes dans la liste de candidatures étaient pourtant qualifiées pour le poste à New York, mais il y avait apparemment un bémol: «Encore faut-il que les gens veuillent déménager.»
L’heure de la revanche avait sonné pour l’opposition officielle libérale. En effet, quand ils formaient le gouvernement, les libéraux étaient constamment attaqués par la CAQ pour ce qu’elle qualifiait de «nominations partisanes».
«M. Legault et son équipe se sont targués de ne jamais procéder à des nominations partisanes», a rappelé la porte-parole du Parti libéral en matière de relations internationales, Paule Robitaille, qui a durement critiqué la «première nomination d’importance» du gouvernement sur l’échiquier international.
«Est-ce que Mme Loubier a une expérience en diplomatie qu’on ne connaît pas?» a-t-elle demandé.
«Quelles sont ses compétences en matière de développement des affaires?» a pour sa part questionné sa collègue Dominique Anglade.
Elle a ironisé sur la volonté de François Legault de se présenter en «deal maker», à savoir s’il n’avait pas promis le poste de New York à Mme Loubier en lui demandant d’être responsable de la transition gouvernementale.
«Est-ce qu’il y a eu un «deal» avec M. Legault?» a-t-elle demandé.
«C’est un premier test manqué, une nomination partisane qui ne répond pas au profil (économique) exigé pour le poste de délégué général du Québec à New York», a déploré le chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé.
«(M. Legault) en doit une à Catherine Loubier, issue du sérail conservateur. Elle sera récompensée pour services rendus à la CAQ. C’est une amie de la CAQ, et elle est récompensée parce qu’elle est l’amie de la CAQ.»
Mme Loubier succède ainsi à Jean-Claude Lauzon, qui avait été nommé là par le gouvernement Couillard il y a quatre ans.