Dossiers d’immigration annulés: Québec solidaire appelle à la mobilisation citoyenne
Afin de faire reculer le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, sur la question des 18 000 dossiers annulés, Québec solidaire sollicite la population à se mobiliser en soutien aux milliers de personnes affectées par le projet de loi 9.
«On veut tout faire pour convaincre le ministre de reculer sur sa décision d’annuler ces 18 000 dossiers, a martelé dimanche midi le responsable de Québec solidaire en matière d’Immigration, Andrés Fontecilla, durant un rassemblement au cégep Ahuntsic. On va continuer le travail de mobilisation et envoyer un message comme quoi ces gens-là ont droit au respect.»
C’est dans le but de modifier le système que le ministre Jolin-Barrette compte mettre ces 18 000 dossiers en attente de personnes qui cherchaient à immigrer au Québec «dans la déchiqueteuse».
«Notre demande est claire: les 18 000 dossiers doivent être traités sans discrimination. Ces gens-là ont droit à une réponse», a ajouté M. Fontecilla.
La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a pour sa part exprimé son incompréhension face à la décision du ministre de balayer les demandes de ces gens qui «ont rempli leur bout du contrat» en soulignant que c’était désormais au tour du ministre «de faire son bout de chemin».
«Pour le ministre, ça a l’air d’être facile de déchiqueter des dossiers, a-t-elle déploré. C’est plus difficile de voir que derrière ça, il y a des visages, des histoires, des noms et surtout, des Québécois et des Québécoises qui attendent juste que le Québec respecte son bout du contrat pour pouvoir finalement atteindre leurs rêves».
Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs, Mme Massé s’explique mal cette décision «insensée» de fermer les portes à «des travailleurs qualifiés qui ne demandent qu’à contribuer à l’économie québécoise.»
«On est en compétition avec le reste du monde. Ça fait mal à notre réputation», a illustré M. Fontecilla.
Durant le rassemblement, certaines personnes directement touchées par le projet de loi 9 ont pu prendre la parole, dont Giuliano, au Québec depuis quatre ans, il fait partie des 18 000 dossiers.
«J’espère que cette situation va se résoudre au plus vite, sinon je serai obligé d’aller dans une autre province, mais ce n’est pas ce que je veux, car je me sens chez moi ici», a-t-il exprimé.
Selon Québec solidaire, la prochaine étape est de continuer la mobilisation.
Aux yeux de M. Fontecilla, il n’y a que la pression politique qui peut forcer le ministre à revenir sur sa décision.
«Il n’y a que la mobilisation qui peut faire plier le ministre. […] En sortant d’ici, envahissez la boîte courriel et le répondeur de M. Jolin-Barrette. Faisons-nous voir, faisons-nous entendre», a imploré M. Fontecilla.