Le recteur de l’UdeM regrette les menaces de l’ASSÉ
Le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, a désapprouvé lundi les menaces de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) de claquer la porte du Sommet sur l’enseignement supérieur si la gratuité scolaire y était écartée.
«Est-ce qu’une chaise vide peut me parler? Je pense qu’il faut toujours être présent pour faire valoir ses idées. Qu’on soit d’accord ou non, je ne crois pas que la chaise vide soit une bonne stratégie», a fait savoir M. Breton.
Les recteurs des neuf universités montréalaises étaient réunis lundi dans le cadre du forum Montréal, métropole universitaire. En vue du Sommet sur l’enseignement supérieur, près de 500 intervenants des domaines culturel, social et économique sont venus leur présenter le type d’université dont ils veulent pour le Québec.
Malgré toutes les discussions actuelles entourant la gratuité scolaire et les coupes dans les fonds de recherche, peu de solutions ont été proposées afin de remédier au sous-financement universitaire.
«Ça c’est le comment. Avant de parler du comment, il faut parler du quoi», a mentionné le recteur de l’UdeM. Ce dernier a par ailleurs critiqué le discours voulant que les universités devraient être complètement dissociées des entreprises et du marché du travail.
«On entend beaucoup dans le débat que les universités ne doivent pas être utilitaristes. Or, Il y a une rupture majeure entre cet argument-là et ce que j’ai entendu aujourd’hui de la part de la communauté, a maintenu M. Breton. On a besoin de bonnes universités qui font que les étudiants sont bien préparés à leur carrière.»
Au sortir des discussions qui ont lieu toute la matinée, un consensus semble néanmoins émerger sur le fait que les universités sont fragilisées.
«Si on ne supporte pas adéquatement le financement de nos universités, on appauvrit Montréal», a fait savoir le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. «Et si on ne supporte pas adéquatement la recherche universitaire, on maintient Montréal et le Québec dans l’ignorance», a-t-il ajouté.
Les organisateurs espèrent que leur message sera entendu, malgré l’absence remarquée du ministre de l’enseignement supérieur Pierre Duchesne au forum.