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L'économie canadienne perd 21 900 emplois

Julian Beltrame - La Presse Canadienne

OTTAWA – Le marché du travail canadien a connu un difficile premier mois de 2013 avec l’élimination de 21 900 emplois en janvier — presque tous des emplois à temps plein situés principalement dans les provinces de l’Ontario et de la Colombie-Britannique.

Les chiffres dévoilés vendredi par Statistique Canada étaient plus faibles que ceux qu’attendaient les économistes, même en tenant compte du fait que le taux de chômage a reculé d’un dixième de point de pourcentage à 7,0 pour cent, son plus faible niveau depuis décembre 2008.

Le rapport sur le recul de l’emploi a été accompagné d’autres données témoignant d’une baisse des exportations et des mises en chantier pour le Canada.

«Le Canada a reçu un coup ce matin, avec des données uniformément négatives», a observé Jimmy Jean, de Desjardins Marché des capitaux.

«Il faut certainement être prudent lorsqu’on interprète un seul mois, mais la tendance pour les mises en chantier est en place depuis longtemps.»

L’agence gouvernementale a simultanément publié vendredi les données sur l’emploi et celles sur le commerce international de marchandise. Ces dernières ont montré un recul de 2,1 pour cent des exportations en décembre, suivant une tendance à la baisse de ce secteur clé, qui représente environ un tiers de la production économique du pays.

Les mises en chantiers du mois de janvier ont en outre reculé de 160 600 en données annualisées, leur plus faible niveau depuis 2009.

Des économistes ont indiqué que personne ne se laisserait tromper par la baisse du taux de chômage, qui n’est pas attribuable aux forces du marché du travail, mais à un détail technique.

Près de 58 000 Canadiens ont quitté la population active en janvier ou ont cessé de rechercher un emploi, le plus important exode du genre pour le marché du travail depuis 1995.

Malgré tout, le résultat n’est pas aussi dramatique que la baisse ne le suggère. Les analystes s’attendaient à un certain redressement du marché, tenant compte du fait que le portrait relativement vigoureux de l’emploi au Canada semblait un peu déphasé par rapport à l’économie, qui a connu un deuxième semestre difficile en 2012.

Selon les observateurs, les deux mois précédents et leurs gains de 100 000 emplois — depuis révisés à la baisse à 88 000 —, ainsi que les gains annuels de 286 000 emplois, ne semblaient pas soutenables dans ces circonstances.

«Prises en tant que tel, les pertes d’emplois sont mauvaises, mais ce n’est pas vraiment une surprise compte tenu que l’emploi semblait défier la gravité dans la deuxième moitié de l’année», a noté Doug Porter, économiste en chef à la Banque de Montréal.

«Pour moi, cela témoigne de la croissance relativement stagnante dans la deuxième moitié de l’an dernier.»

La croissance économique du troisième trimestre de 2012 s’est établie à 0,6 pour cent, son plus faible niveau depuis les problèmes économiques mondiaux qui ont suivi le tsunami au Japon au printemps 2011, et la Banque du Canada s’attend à ce que celle du quatrième trimestre ne soit à peine meilleure, à un pour cent.

L’Ontario et la Colombie-Britannique ont été responsables de la quasi-totalité de la baisse du nombre d’emplois le mois dernier, avec des pertes respectives de 31 200 et 15 900 emplois. L’Alberta et la Saskatchewan ont connu un bon mois, avec des gains de 9700 et 7300 respectivement.

La situation est restée essentiellement inchangée au Québec, avec la création de 5500 emplois. Le taux de chômage a cependant reculé de 0,2 point de pourcentage pour s’y établir à 7,1 pour cent.

Les économistes misaient sur un modeste gain de 5000 emplois dans l’ensemble du pays, mais l’enquête sur les annonces d’emplois publié la semaine dernière par le Conference Board laissait entrevoir, en quelque sorte, de plus faibles résultats. Le groupe de recherche tablait sur une perte de 16 600 emplois.

Les pertes les plus importantes se sont concentrées dans deux secteurs le mois dernier. Les services d’éducation ont abandonné 31 200 emplois, tandis que le secteur de la fabrication en a laissé environ 22 000.

Statistique Canada a noté que l’emploi dans le secteur de la fabrication se trouvait maintenant au même niveau qu’il y a un an.

Cependant, le secteur de la construction a enregistré des gains pour un deuxième mois de suite et a vu la création de 17 000 emplois en janvier. L’embauche dans le secteur de l’administration publique a grimpé de 15 000, renversant les pertes d’emplois du mois précédent.

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