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Immigrants: la CSQ appelle à un meilleur encadrement de la francisation

Des réfugiés syriens à un cours de francisation du centre William-Higston
Des réfugiés syriens à un cours de francisation du centre William-Higston Photo: Isabelle Bergeron

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a déposé un mémoire et émis sept recommandations dans le cadre de la consultation générale et des auditions publiques portant sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2020-2022.

Le but de la Centrale est de doter le Québec d’un plan audacieux permettant une «immigration permanente et réussie».

La francisation au coeur des recommandations

La question de la «francisation et de la vitalité du français» dans la province est l’élément principal des commentaires émis par l’organisation syndicale.

Le gouvernement québécois déçoit en effet par son manque d’objectif précis concernant le pourcentage de personnes immigrantes ayant une connaissance du français à l’admission. «Il faut rappeler que ce pourcentage est passé de 64,1% en 2009 à 50% en 2018», explique Mario Beauchemin, troisième vice-président de la CSQ.

Dans un communiqué, la centrale explique que le français doit faire partie intégrante de l’équation en matière d’immigration. Le Québec doit «se fixer des objectifs ambitieux concernant l’admission d’immigrantes et d’immigrants connaissant le français à leur arrivée, comme il doit s’assurer de tout mettre en œuvre pour favoriser la francisation et l’intégration de ces personnes.»

L’absence ou le manque de connaissances de la langue française assure une insertion plus difficile dans la société québécoise, ainsi qu’une baisse de la rétention des personnes immigrant au pays.

Si peu, voire «à peu près rien», n’a été fait à ce sujet par le dernier gouvernement québécois, «le gouvernement actuel semble déterminé à améliorer sensiblement les mécanismes de francisation au Québec», peut-on lire.

«L’adoption récente du projet de loi n° 9 constitue un pas dans la bonne direction.» – Mario Beauchemin, troisième vice-président de la CSQ

«Encore faut-il que cette détermination se traduise en des actions concrètes et structurantes», ajoute la Centrale.

Des recommandations précises

Dans un mémoire publié en juillet dernier, la CSQ propose de nombreuses actions, regroupées dans sept recommandations distinctes, concernant les futurs quotas d’immigration de la province pour les années 2020-2022.

La création d’un ministère de l’Immigration et de la Francisation fait partie des nombreuses actions proposées. Une action déjà recommandée par le rapport Samson, rendu public par la Coalition Avenir Québec (CAQ) en 2016. La CSQ croit également que le Québec devrait avoir les pleins pouvoirs en matière d’immigration.

Les autres recommandations comprennent, entre autres, l’éducation des adultes, une reconnaissance universelle des diplômes et des compétences des nouveaux arrivants, un suivi de l’insertion économique et linguistique ou encore de nouvelles proportions d’immigrants admis connaissant le français. La CSQ n’a laissé aucun aspect migratoire de côté dans son dernier document.

Les recommandations précises comprennent:

  • De se doter d’indicateurs précis permettant un suivi exhaustif de l’insertion économique, linguistique et géographique des immigrantes et immigrants en fonction de leurs caractéristiques de sélection. Ces indicateurs seraient mis en place et rendus publics par le gouvernement.
  • De maintenir les critères relatifs à la connaissance du français et leur pondération dans la grille de sélection des immigrantes et immigrants économiques.
  • D’améliorer les processus afin de permettre une reconnaissance universelle et rapide des acquis et des compétences des personnes immigrantes.
  • De mettre en place une véritable politique d’éducation des adultes.
  • De maintenir la pondération accordée à la connaissance du français dans le processus de sélection (niveau 7 de l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français des personnes immigrantes adultes) dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise.
  • De donner suite aux demandes précitées du Front de défense des personnes non-syndiquéEs.
  • De fixer à un minimum de 85 % la proportion des adultes de la sous-catégorie des travailleuses et travailleurs qualifiés qui déclarent connaitre le français à l’admission.

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