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Le réseau de télévision autochtone APTN lance un bulletin de nouvelles en français

Sophie-Claude Miller, animatrice du bulletin de nouvelles francophone du réseau de télévision autochtone APTN.
Sophie-Claude Miller, animatrice du bulletin de nouvelles francophone du réseau de télévision autochtone APTN. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Le réseau de télévision autochtone Aboriginals Peoples Television Network (APTN) lance un premier bulletin de nouvelles autochtone en français. Animé par la journaliste Sophie Claude Miller, le bulletin «Nouvelles Nationales d’APTN» est présenté à chaque lundi à 18h30.

Originaire de la communauté crie de Waswanipi, Madame Miller espère emmener un espoir à sa communauté.

«Je ne suis pas à la chasse pour recevoir un prix. Je veux partager des histoires, faire une différence positive. Et je pense qu’un bon nombre de mes collègues ont la même motivation», confie-t-elle en entrevue à Métro.

Sensibilité culturelle

Mme Miller a longtemps travaillé au sein de sa communauté avant de faire un stage d’un an à Espaces Autochtones de Radio-Canada. Elle s’estime très épanouie dans une équipe composée majoritairement de personnel autochtone et d’allochtones culturellement sensibilisés.

La journaliste estime que les médias francophones manquent souvent de sensibilité culturelle.

«C’est sur qu’il y avait un manque de nouvelles autochtones francophones par des autochtones. Il y a des nouvelles autochtones par des non-autochtones, mais souvent ce qui fait qu’une nouvelle est autochtone pour eux, c’est le sujet et non pas le traitement», souligne-t-elle.

Sophie-Claude Miller croit que les médias devraient avoir des formations interculturelles.

«Je crois que dans une entreprise en communications au Québec en 2019, si on n’a pas de formations interculturelles, on a un peu des oeillères.» – Sophie-Claude Miller.

Avec le bulletin de nouvelles, Madame Miller compte servir la communauté autochtone francophone du Québec et les francophones qui se questionnent sur le point de vue autochtone de l’actualité. Elle rapporte que plusieurs membres des communautés autochtones n’ont pas peur de lui dire «les vraies affaires» parce qu’elle travaille pour un média qui est un peu plus «décolonisé» que les autres médias.

Pour l’animatrice du bulletin de nouvelles, le fait de pouvoir rapporter l’actualité d’une perspective autochtone en français est «un outil d’éducation populaire inestimable».

Les autochtones francophones négligés

Le chef de l’Assemblé des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard estime que cette émission vient compléter le portrait du réseau de télévision autochtone.

«J’ai longtemps exprimé au directeur d’APTN que ne je trouve pas ça normal qu’il y a un réseau qui se vante de servir l’ensemble de la population, mais qui en même temps néglige une portion de celle-ci», explique-t-il en entrevue à Métro.

M. Picard estime qu’il y a toujours eu une négligence de la minorité francophone dans le milieu politique autochtone. Selon lui, cela vient de l’impression, au sein des communautés autochtones anglophones, que le français est la langue des colonisateurs.

Pour le chef de l’APNQL, la langue du colonisateur au Canada est aussi bien le français que l’anglais.

Plusieurs communautés du Québec, comme les Hurons-Wendat, les Innu-Montagnais, les Atikamekw, les Malécites, les Algonquins et les Micmacs, ont le français comme langue seconde ou première. Selon une étude de 2011 sur portant sur la francophonie, c’est le cas de près de 35% des communautés autochtones du Québec.

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