SQDC: une entente de convention collective avec deux syndicats
Les employés de la Société québécoise du cannabis (SQDC) affiliés à la Fédération des employés de service public (FEESP-CSN) et au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont officiellement entériné ce week-end une entente de convention collective. La nouvelle dévoilée lundi, qui tombe un mois après que la médiatrice spéciale Lise Lavallée ait été nommée, ouvre maintenant la porte à un mouvement de syndicalisation important au sein de la société d’État.
«Ça n’a pas été une négociation facile. On partait de loin avec une rémunération et des conditions de travail minimales», a fait savoir le directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Marc Ranger, par communiqué.
Son groupe avait en main depuis vendredi les recommandations de la médiatrice. Il avait d’ailleurs suggéré à ses membres de voter en faveur du rapport de Mme Lavallée, qui n’a pas encore été rendu public toutefois.
M. Ranger ajoute que la SQDC est une nouvelle organisation qui a une mission «de santé publique». «Après un an d’opération, le modèle québécois est un succès et nos membres y ont grandement contribué», note-t-il.
Des salaires en hausse
C’est principalement la question des salaires qui aurait achoppé lors des négociations. La convention signée, valide pour deux ans, entraînera une augmentation salariale immédiate pour les membres, d’après le syndicat.
À la FEESP-CSN, la présidente Stéphanie Martel-Gill a aussi applaudi la nouvelle, se disant «soulagée» de «voir nos salaires augmenter dès maintenant».
Un comité d’évaluation d’emploi verra le jour d’ici un mois et demi pour faire le suivi sur les nouvelles clauses qui ont été adoptée.
«Avec ce comité et une formation pour nous outiller face aux différents types de clientèle, nous pourrons exercer notre métier de conseiller dans des conditions gagnantes.» -Stéphanie Martel-Gill
Les leaders syndicaux rappellent par ailleurs «qu’il reste encore beaucoup de travail à faire», entre autres pour obtenir une «pleine reconnaissance» de la fonction de conseiller professionnel à la SQDC.
Québec vante le succès des «modes alternatifs»
Appelé à réagir lundi, le ministre du Travail, Jean Boulet, n’a pas mâché ses mots. La réussite des négociations est selon lui «un exemple probant de l’efficacité des modes alternatifs de règlement des différends dans les relations du travail au Québec», a-t-il indiqué dans une déclaration écrite.
Il y a deux mois, une demande d’arbitrage avait été déposée au gouvernement pour entamer les discussions sur la signature de la convention. «Considérant la multiplicité des accréditations et le déroulement des négociations, qui différait d’une succursale à l’autre», le ministre a toutefois choisi la médiation pour régler le litige.
Son attachée de presse, Caroline D’Astous, a indiqué à Métro que le choix d’une médiatrice a permis d’entamer un vrai «dialogue».
Québec a aussi remercié les trois organes syndicaux impliqué – soit la CSN, le SCFP et les Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) – pour leur «esprit de collaboration».
À travers la province, 23 boutiques de la SQDC sont couvertes par un peu plus de 20 accréditations syndicales. Jusqu’ici, le salaire de base, à l’entrée, était de 14 $ de l’heure. La syndicalisation des employés avait fait l’objet de chaudes luttes l’an dernier entre plusieurs entités syndicales souhaitant représenter les nouveaux employés de la jeune société d’État.