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Réfugiés: plusieurs jours en file pour faire accepter une demande de parrainage

Zaina Almoustafa fait une demande de parrainage de réfugiés pour sa soeur.
Zaina Almoustafa fait une demande de parrainage de réfugiés pour sa soeur. Photo: Josie Desmarais/Métro

La réception des demandes de parrainage de réfugiés par Québec s’amorçait lundi matin après des journées d’attentes pour quelques coursiers. Présents dans certains cas depuis jeudi, ils dénoncent un système inadéquat.

Zaina Almoustafa attendait en file pour le parrainage de sa soeur syrienne depuis vendredi. «J’ai terminé de travailler et je suis venue immédiatement», a-t-elle affirmé en entrevue avec Métro.

«J’étais douzième en file. Je n’ai pas pris le temps de rentrer chez moi», a-t-elle ajouté.

Le gouvernement du Québec reçoit 750 nouvelles demandes de parrainage privées par période d’inscription. Déterminée par arrêt ministériel, celle-ci s’étendait techniquement jusqu’au début du mois de juin.

«Le 20 janvier, à l’atteinte des plafonds, le ministère [de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration] cessera de recevoir les demandes», indique-t-on toutefois sur le site Web gouvernemental.

Des «messagers», séparés en cinq catégories, portent les demandes de réfugiés à Montréal. Ils peuvent chacun soutenir un nombre maximal de dossiers.

Certains organismes peuvent soutenir une centaine de demandes. Pour des groupes de 2 à 5 coursiers qui ne représentent pas un organisme, le maximum s’élève à deux demandes.

Selon la relationniste du Ministère Émilie Vézina, «certaines catégories sont plus populaires», dont celle des groupes de 2 à 5.

Un système efficace?

Zaina Almoustafa dénonce les façons de faire du gouvernement. «Il y a des groupes avec plus de 100 dossiers. Je n’ai pas pu faire passer le dossier de ma soeur l’an dernier. Même au dixième rang, je n’avais pas de chance», a-t-elle signalé lundi.

Présente avec un groupe d’églises québécoises, Clothilde – qui a préféré taire son nom de famille – a elle aussi été témoin de cette véritable course à la montre. «On pense que dans les cinq premières personnes, il y avait déjà cent demandes», a-t-elle avancé.

Selon le ministère, le «nombre maximum de demandes d’engagement est pris en compte lors de l’analyse de recevabilité».

Pour éviter de longues attentes dans le froid, le Ministère a ouvert les portes de son bureau cette fin de semaine. Les coursiers ont reçu du café et de l’eau.

Un autre messager, Ziman Monawarbig, espère que les plaintes entendues cette fin de semaine se rendent au ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette. «J’espère qu’il va essayer de changer quelque chose dans ce processus-là. Ici, on parle de la vie de gens», a-t-il affirmé.

Pour des raisons «d’efficacité», le système «doit être revu», a répondu le ministre Jolin-Barrette dans une publication sur sa page Facebook, lundi.

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