Hydro-Québec a engrangé près de 3 G$ de bénéfices en 2019
Hydro-Québec a révélé ses résultats financiers pour l’année 2019, lors de laquelle elle a empoché des bénéfices nets de 2,9 G$, une diminution comparativement à l’exercice de l’année précédente.
En effet, en 2018 la société d’État avait su amasser un bénéfice net de 3,1 G$.
Hydro-Québec souligne que cette perte de gains est causée par une somme non récurrente de 277 M$ acquise en 2018 à la suite de la cession d’une participation dans la filiale TM4.
«Nous avons connu une excellente année. Notre bénéfice net frôle les 3 G$, ce qui est au-delà de notre objectif », a commenté par voie de communiqué Éric Martel, président-directeur général d’Hydro-Québec. Soulignons que nous avons atteint un sommet historique de ventes sur le marché québécois avec une demande de base en croissance dans tous les secteurs.»
Toutefois, le rapport indique aussi que les exportations nettes de la société d’État ont diminué de 134 M$ par rapport à l’exercice précédent.
Cela s’explique par «l’effet conjugué des températures, qui ont fait fléchir la demande sur les marchés d’exportation au deuxième trimestre, et de la baisse des prix du marché», selon le communiqué émis par l’entreprise.
Les revenus d’Hydro-Québec ont permis de contribuer aux caisses du gouvernement du Québec dans un ordre de 4,2 G$, franchissant le cap des 4 G$ pour une septième année consécutive.
«La rentabilité élevée de nos activités en 2019 nous permettra de payer un dividende de 2,2 G$ à notre actionnaire, le gouvernement du Québec», a affirmé Jean-Hugues Lafleur, vice‑président exécutif et chef de la direction financière et du risque d’Hydro‑Québec.
Remise des trop-perçus et gel des tarifs
Pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), si Hydro-Québec a un devoir d’engendrer des profits au bénéfice de la société québécoise, l’entreprise doit aussi tenir des livres de comptes transparents, ce qui bientôt risque de ne plus être le cas.
«Le programme d’efficience énergétique d’Hydro-Québec ne sera plus soumis aux regards de la Régie de l’énergie avec l’adoption de la Loi 34. On risque d’avoir de grosses surprises dans cinq ans lorsqu’on verra les nouveaux tarifs», a insisté Gopinath Jeyabalaratnam analyste principal de politiques pour la FCEI.
Selon ce dernier, la loi adoptée sous bâillon par le gouvernement caquiste en décembre dernier et visant à rembourser des trop-perçus accumulés en 2018 et 2019 est trop opaque.
La fédération calcule qu’au lieu d’envoyer 535 M$ à ses clients, tel que cela a été annoncé, ce sont plutôt 624 M$ qui sont dus aux consommateurs.
Effectivement, le gouvernement du Québec a demandé à Hydro-Québec de rembourser au total 1,5 G$ récoltés auprès de ses abonnés, a-t-on appris en juin 2019.
La société d’État s’est aussi fait imposer un gel des tarifs pour 2020.
Un crédit sera appliqué à la facture des clients qui sont toujours responsables d’un abonnement entre la fin janvier 2020 et 1er avril suivants. Le montant du crédit sera indiqué sur la facture.