Don d’organe: un taux record de donneurs potentiels au Québec
Pour la première fois de l’histoire, le nombre de donneurs potentiels pour le don d’organe faits à Transplant Québec a dépassé la quantité de personnes en attente pour une transplantation. Mais pour les éventuels récipiendaires, on est toujours loin de la coupe aux lèvres.
Les donneurs potentiels ont atteint 820 en 2019, soit une hausse de 9 % par rapport à 2018.
«Il y a quatre raisons qui expliquent cette augmentation. D’abord, les hôpitaux forment de plus en plus leur personnel pour reconnaître les cas possibles de dons. Ensuite, le personnel mieux formé est plus vigilant et réfère plus de cas», affirme Louis Beaulieu, directeur général de Transplant Québec.
«De plus, il y a des médecins coordonnateurs aux dons qui font monter le taux de référencement dans les hôpitaux ou on en retrouve. Enfin, la population est davantage renseignée sur cet enjeu et donne de plus en plus leur accord.»
En effet, près de cinq millions de Québécois sont enregistrés pour le don d’organe, indique-t-il.
Si M. Beaulieu se réjouit qu’on ait passé ce jalon, ce dernier croit qu’il est possible de faire mieux. «Notre objectif serait d’éventuellement atteindre 3 500 donneurs potentiels par année. »
Plus de donneurs potentiels signifie aussi un temps d’attente en diminution. C’est en 2011 qu’il y avait le plus important nombre de patients en attente d’une transplantation dans la province, soit 1 264. Depuis, ce nombre a chuté continuellement pour atteindre 799 en 2019.
Une procédure complexe
Ces 820 donneurs potentiels ne se traduisent toutefois pas tous en dons d’organes réels, loin de là.
Ce sont les établissements hospitaliers qui envoient à Transplant Québec les informations d’une personne susceptible de devenir donneur, lorsque celle-ci satisfait certains critères. On parle alors de référencement.
Celles-ci doivent avoir été atteintes au niveau neurologique et être gardées en vie sous respirateur artificiel.
S’en suit une vérification dans les registres de la Régie de l’assurance maladie du Québec ou dans ceux des dispositions testamentaires et des mandats de la Chambre des notaires du Québec afin de savoir si la personne a donné son accord pour effectuer un don.
Des discussions avec les proches de la personne référencée auront aussi lieu. Celles-ci peuvent donner leur consentement dans les circonstances où le donneur potentiel n’a pas laissé de trace écrite de ses intentions à cet égard.
Il faut enfin que les organes du donneur soient en bonne santé.
À la fin de ce processus, des 820 références faites à Transplant Québec en 2019, 29% ont pu être traitées et, de celles-ci, trois sur quatre ont pu permettre le don d’organes. Une situation normale considérant toutes les embûches, selon Transplant Québec.
Les dons en statistiques
820 références pour don d’organes provenant de toutes les régions du Québec ont été faites à Transplant Québec, une augmentation de 112% depuis 2010.
799 personnes étaient inscrites sur la liste d’attente unique gérée par Transplant Québec.
535 personnes ont pu être transplantées au Québec, soit 490 grâce à des donneurs décédés et des dons de leur famille et 45 grâce aux donneurs vivants.
179 donneurs décédés au Québec ont permis de transplanter 592 organes.
46% des donneurs étaient âgés entre 50 et 70 ans. Le plus âgé en date avait 92 ans.