Coronavirus: des impacts sur l’emploi et le portefeuille d’un tiers des Canadiens
Les impacts du coronavirus sur le portefeuille comme sur l’emploi des Canadiens continuent de se faire ressentir, selon un sondage mené par Statistique Canada à la fin-mars. Un travailleur sur trois craindrait d’ailleurs une perte d’emploi au mois d’avril.
Menée du 22 au 28 mars auprès de 4600 personnes de partout au Canada, l’enquête conclut que 34,5% des travailleurs appréhendaient une perte d’emploi d’ici le 28 avril.
Une proportion similaire au nombre de répondants qui angoissaient quant à de potentielles difficultés financières.
«Près de 3 Canadiens sur 10 ont déclaré que la situation relative à la COVID-19 a des répercussions modérées ou majeures sur leur capacité à respecter leurs obligations financières ou à satisfaire leurs besoins essentiels tels que le loyer ou les paiements hypothécaires, les services publics et l’épicerie», peut-on lire dans le coup de sonde publié lundi.
Une situation qui ne surprend en rien le porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), Pierre Céré.
«L’hécatombe, ou le tsunami, sur le monde du travail a commencé essentiellement le 16 mars. Ça a eu des impacts sur des centaines de milliers d’emplois», constate-t-il.
Les plus touchés par la vague de mises à pieds? Les 25 à 54 ans, observe Statistique Canada.
«Baisse de la pression»
M. Céré félicite tout de même le gouvernement fédéral d’avoir mis sur pied la Prestation canadienne d’urgence, qui avait rejoint la semaine dernière l’équivalent du quart de la population active canadienne.
«Ce qui est clair, c’est que les versements de Prestation ont fait baisser la pression», indique Pierre Céré.
«On a versé la PCU dans les comptes bancaires plus rapidement que nous le croyions.» – Pierre Céré, porte-parole du CNC
D’abord versée à une portion circonscrite des travailleurs canadiens, la PCU a de nouveau vu ses critères d’admissibilité être élargis la semaine dernière. Les travailleurs saisonniers et ceux qui gagnent moins de 1000$ par mois peuvent eux-aussi faire parvenir leur demande à Service Canada.
Les entreprises touchées… Leurs travailleurs aussi
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) appelle le gouvernement fédéral à «en faire davantage» malgré le versement des aides financières comme la PCU. Lundi, l’organisme a entre autres martelé qu’il était nécessaire de subventionner les loyers commerciaux pour éviter les fermetures.
Des fermetures qui auront inévitablement des impacts sur les employés selon le vice-président québécois de la FCEI, François Vincent. «Une fois que l’entreprise a mis la clé dans la porte, c’est difficile de la faire revivre, analyse-t-il. D’où l’importance d’agir maintenant pour que le maximum de petites entreprises puissent être à la ligne de départ lorsqu’on va reprendre les activités normales.»