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Québec veut une politique nationale sur les proches aidants

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais
La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais Photo: Capture d'écran/Assemblée nationale

Plus d’un an après l’avoir évoqué une première fois, le gouvernement du Québec a franchi un pas de plus jeudi matin dans la mise en place d’une «politique nationale sur les proches aidants».

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a déposé jeudi un projet de loi en ce sens. Celui-ci fera l’objet de consultations particulières à la rentrée parlementaire, l’automne prochain.

Cette politique nationale pourrait être modifiée à chaque cinq ans par le biais d’un «plan d’action». La création d’un «Observatoire québécois de la proche aidance» permettrait également d’obtenir des informations plus précises sur le bassin de personnes proches aidantes dans la province.

La ministre Blais s’était engagée peu après son élection en 2018 à mettre sur pied cette Politique. Elle s’était notamment montrée ouverte à la reconnaissance «inclusive» des proches aidants au Québec.

«Étape importante»

L’organisme l’Appui pour les proches aidants se réjouit du dépôt du projet de loi. «Ça va accroître l’offre de service, le répit, le soutien psychosocial aux proches aidants», avance son directeur général, Guillaume Joseph.

«Les proches aidants s’appauvrissent. C’est souvent des femmes. Et si elles ne sont pas là, c’est des coûts supplémentaires pour l’État», ajoute-t-il.

La porte-parole du deuxième groupe d’opposition dans le dossier des proches aidants, Catherine Dorion, dénonce pour sa part un manque d’investissement concrets par le biais du projet de loi.

«Quand on sait que les proches aidants dépensent en moyenne 7600$ par année pour la personne aidée et perdent 16 000$ de revenus, c’est clair qu’il faut les accompagner avec un meilleur soutien financier», lance-t-elle.

Inspection des CHSLD

Le projet de loi prévoit par ailleurs de meilleurs pouvoirs d’inspection pour le ministère de la Santé et des Services sociaux. Par règlement, un ministre ou un ministre délégué pourra procéder à une inspection spécifique dans un centre de soins longue-durée privé.

Ceux-ci ont fortement écopé de la pandémie de coronavirus au Québec. Depuis le début de la crise sanitaire, 90% des morts constatés au Québec l’ont été entre les murs d’un centre de soins pour personnes âgées.

À Montréal, plus de cent résidences ont constaté au moins une infection au coronavirus. Devenu un symbole de cette tragique situation, le CHSLD privé Herron, à Dorval fait notamment l’objet de plusieurs enquêtes.

À plusieurs reprises dans les dernières semaines, le premier ministre François Legault, qui avait été ministre de la Santé et des Services sociaux dans une ancienne vie, a tenu à prendre une part du blâme.

L’élu caquiste affirme vouloir prioriser les CHSLD d’ici la fin de son mandat. Le gouvernement a également mis en marche un important chantier de construction de «maisons des aînés», censés devenir de nouveaux «milieux de vie» pour les personnes âgées en perte d’autonomie.

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