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Militaires dans les CHSLD: Québec lève le ton et demande plus d’Ottawa

François Legaut, le premier ministre du Québec
François Legault, premier ministre du Québec Photo: Philippe Ruel/Métro

Le premier ministre du Québec, François Legault, accentue la pression sur le gouvernement Trudeau. Il réitère qu’un «minimum» de 1000 soldats doit être maintenu dans les CHSLD jusqu’au 15 septembre, pour combler le manque de personnel. Actuellement, 750 militaires s’y trouvent toujours, mais seulement 400 sont dans les milieux de soin, alors qu’ils étaient plus de 1300 à la fin mai.

«Je ne comprends pas le ratio», a martelé jeudi le chef de la CAQ. Il presse Ottawa de garantir que les 350 superviseurs restants, qui travaillent à l’extérieur des CHSLD, soient rapidement envoyés en renfort sur le terrain. «On demande que plusieurs superviseurs aillent dans les CHSLD, car ce sont surtout des bras dont on a besoin», illustre-t-il.

Selon M. Legault, le problème n’en est pas un d’argent, mais surtout de choix politiques. Il soutient que la situation demeure encore très «difficile» dans les résidences pour aînés. Quelque 218 d’entre elles étaient toujours infectées, pour un total de 1126 résidents, en date de jeudi.

«On veut avoir 10 000 nouveaux préposés dans les CHSLD. Il y a une formation qui commence lundi, jusqu’au 15 septembre. D’ici là, ça va rester difficile. On a besoin des gens qui sont là, incluant les soldats.» -François Legault, premier ministre du Québec

Plus de 80 000 candidatures ont été reçues pour la nouvelle formation de préposés aux bénéficiaires, rémunérée à 21$/heure. Pour ne pas surcharger le réseau privé et intermédiaire, le gouvernement n’exclut pas de retarder certains échéanciers. «Il n’est pas impossible qu’un certain nombre de personnes suivent une formation dans un deuxième temps, pour ne pas nuire aux opérations dans les trois prochains mois», a fait savoir M. Legault.

Des confinements «localisés»?

Alors qu’une deuxième vague de propagation n’est pas impossible cet automne, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, soutient pour sa part qu’un retour à un «confinement total» est peu probable, surtout en ce qui concerne la fermeture de secteurs essentiels.

«On en a appris davantage sur le virus, et ce qui se passe chez les enfants notamment.» -Le Dr Horacio Arruda, selon qui le Québec a «tiré des leçons» qui lui permettra de ne pas revivre les mêmes phénomènes d’éclosion

Cela dit, si un deuxième confinement devait survenir, il le serait beaucoup plus par régions, selon le Dr Arruda. «Plutôt que le faire pour tout le Québec, on aurait des confinements localisés. Ça va dépendre de beaucoup d’éléments toutefois. Plusieurs scénarios sont regardés. On essaie de voir comment ça se passe ailleurs dans le monde aussi», assure-t-il.

L’expert de santé publique a également commenté le certain «relâchement» observé par plusieurs experts, ces derniers jours, au niveau du respect des mesures sanitaires. «De la même façon que les commerces vont rouvrir de façon différente, on se doit aussi d’essayer de suivre les consignes, par respect pour les travailleurs de la santé, et ceux qui sont morts», témoigne M. Arruda. Il dit vouloir revenir à une «certaine normalité, mais transformée».

Pas de «chèque en blanc»

Plus tôt, jeudi, Ottawa soutenait que l’aide de 14 G$ qui sera offerte aux provinces pour la relance économique ne sera pas «chèque en blanc», en ce sens qu’elle viendra avec certaines exigences. L’investissement fédéral a surtout pour but de financer l’achat d’équipements de protection.

«Ce sont des choses très concrètes. Et si on est en train d’investir 14 milliards de dollars, les Canadiens s’attendent à ce que, à travers le pays, tous les Canadiens aient ces protections de base.» -Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Appelé à réagir sur le sujet, François Legault a semblé prendre un ton défensif.

«Il n’est pas question qu’on cède le contrôle de la stratégie de dépistage et d’approvisionnement, tranche-t-il. Que le gouvernement fédéral se fasse une réserve pour aider les provinces, c’est une chose. Mais s’il veut s’en mêler et que ça fasse partie du montant qu’on reçoit, il y a un problème», martèle-t-il.

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