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La vente éventuelle de la cimenterie McInnis met Blanchet «en colère»

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois Photo: Pablo Ortiz/Métro

Ministre québécois de l’Environnement à l’époque où le projet de cimenterie à Port-Daniel est né, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, se dit «en colère» de voir l’usine passer sous contrôle étranger.

«C’est l’insulte par-dessus l’injure», s’insurge M. Blanchet en entrevue avec Métro mardi.

C’est sous le gouvernement de Pauline Marois que le projet de la Cimenterie McInnis à Port-Daniel, qui devait initialement créer autour de 400 emplois, a vu le jour. Le chef du Bloc québécois était alors ministre au sein du gouvernement du Parti québécois.

À l’époque, les cerveaux économiques du gouvernement péquiste avaient approuvé des prêts et des subventions de 350 M$ pour faire avancer le projet. Aujourd’hui, M. Blanchet convient «qu’il n’était pas enthousiaste». «Mais je comprenais les motifs de la partie économique du gouvernement, que la région avait grandement besoin d’un soutien au développement de son économie», relativise-t-il.

Samedi, le Journal de Montréal rapportait que la cimenterie s’apprête à vendre l’ensemble de ses actions à Votorantim, un groupe issu du Brésil. Aujourd’hui, les 400 postes promis par McInnis n’en sont devenus qu’une centaine.

«Il faut que ça cesse, donner des centaines de millions à des entreprises qui vont éventuellement céder», ajoute M. Blanchet, qui espère que le gouvernement de la Coalition avenir Québec trouvera un juste milieu d’ici la vente de McInnis.

Lundi, le premier ministre du Québec, François Legault, s’est opposé à un réinvestissement majoritaire du gouvernement du Québec dans la cimenterie.

Plus grand pollueur

L’entreprise de la Gaspésie est reconnue depuis son lancement comme «le plus grand pollueur» du Québec. M. Blanchet refuse de prendre sa part du blâme, lui qui avait pourtant permis à la cimenterie d’éviter un examen du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE).

«On avait une négociation pour que 40% de la production d’énergie vienne de biomasse forestière résiduelle locale. Mais le gouvernement a duré un an et demi. Je ne peux pas prendre la responsabilité de ce qui s’est passé ensuite», se défend M. Blanchet.

Pour le moment, la cimenterie se limite à l’utilisation du coke de pétrole, un produit des raffineries, comme combustible.


Québec solidaire ne veut plus d’investissement de l’État

Selon Québec solidaire, le gouvernement a mis assez d’argent dans le «puits sans fond» de la cimenterie. Le deuxième groupe d’opposition à l’Assemblée nationale fait pression pour éviter tout nouvel investissement dans McInnis.

C’est ce qu’a exigé mardi la critique en matière d’environnement de QS, Ruba Ghazal.

«D’ailleurs, j’invite le premier ministre a prendre des notes pour le projet GNL Québec. Dans quelques années, on va se retrouver dans la même situation», a-t-elle dénoncé.

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