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Agression: Éric Salvail a menti à son procès, plaide la Couronne

Éric Salvail est au palais de justice de Montréal. Il est accusé d’agression sexuelle, de séquestration et de harcèlement. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le témoignage d’Éric Salvail devrait être «rejeté dans sa totalité» pour avoir «menti à la Cour», plaide la procureure de la Couronne dans le procès de l’animateur déchu.

L’homme de 51 ans est accusé d’agression sexuelle, de harcèlement criminel et de séquestration sur un ancien collègue, Donald Duguay. Jeudi matin, la Couronne présentait ses plaidoiries finales

Tous les événements allégués se seraient déroulés à la Maison de Radio-Canada au début des années 90.

Éric Salvail a toujours nié les accusations, les qualifiant de «farfelues». «Je n’agresse pas les gens dans la vie», avait-il déclaré à la barre.

Crédibilité de Salvail

La procureure de la Couronne, Me Amélie Rivard, a mis en doute la crédibilité d’Éric Salvail.

«M. Salvail n’a pas été honnête dans sa façon de témoigner», a-t-elle fait valoir. Pour le démontrer, elle s’est notamment servie des déclarations de trois anciens collègues de l’accusé déposées en contre-preuve lundi. 

Les trois hommes, qui ne peuvent être identifiés, disent avoir été victimes d’attouchements sexuels et de propos à caractère sexuel de manière constante et répétitive de la part d’Éric Salvail.

«Lorsque l’accusé soutient qu’il n’agresse pas les gens dans la vie, il est catégorique, a déclaré Me Rivard au juge. Le tribunal doit se pencher sur cette importante affirmation. C’est tout à fait non crédible à l’égard de la preuve que vous avez devant vous.»

La veille, l’avocat de l’accusé, Me Michel Massicotte, avait fait le même exercice, plaidant que le témoignage de Donald Duguay comprenait des «invraisemblances, des exagérations, des contradictions et des ajouts de versions antérieures.»

Dossier d’employé

Dans son témoignage, Éric Salvail soutient qu’il ne travaillait plus à la Société Radio-Canada au moment des faits allégués.

La défense a d’ailleurs aussi misé sur la preuve de son dossier d’employé pour convaincre le juge de l’innocence de l’accusé. 

La procureure de la Couronne a voulu démontrer que l’ex-animateur fréquentait toujours la Maison de Radio-Canada à l’époque. «L’accusé a eu d’innombrables possibilités de commettre les gestes qui lui sont reprochés», a plaidé Me Amélie Rivard. 

Par ailleurs, M. Salvail déclare qu’il n’a jamais travaillé dans le même département que Donald Duguay, comme ce dernier le soutient. 

Or, le dossier d’employé de l’accusé indique qu’il était commis à Radio-Canada au moment des faits allégués. Selon une témoin, il n’est «pas impossible de relier le titre de commis à une fonction générale». 

Me Rivard a donc insisté sur la flexibilité du poste. «On ne peut pas exclure le fait que Salvail peut être commis pour certains départements [dont celui de Duguay]», a-t-elle affirmé.

Réplique de la défense

Jeudi après-midi, l’avocat de la défense a pu répondre à la Couronne.

Me Michel Massicotte est revenu sur le dossier d’employé d’Éric Salvail, qu’il considère comme le «seul élément objectif» dans l’appréciation des témoignages.

Il a déclaré à la Cour que Me Amélie Rivard avait fait une «mauvaise analyse» du dossier en insistant. L’avocat a insisté sur le fait que cette preuve contredisait le témoignage de Duguay.

En ce qui concerne le poste de commis occupé par Salvail, Me Massicotte a précisé qu’un commis n’allait pas nécessairement d’un département à l’autre.

Le juge Alexandre Dalmau rendra son verdict le 18 décembre.

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