De nouvelles preuves d’un réchauffement climatique dangereux
Des chercheurs de l’Université McGill ont développé un nouveau modèle de prédiction climatique qui élimine plusieurs incertitudes, en plus de préciser la courte fenêtre d’action des décideurs politiques.
La méthode développée par les trois experts, dont deux de McGill, s’intitule la Scaling climate response function (SCRF). Publiée dans la revue scientifique Climate Dynamics vendredi, elle prédit différents scénarios jusqu’à l’année 2100.
«Tous les modèles sont d’accord pour dire qu’il va y avoir des hausses de température, mais la fourchette de confiance n’a pas bougé depuis 1979», analyse le professeur Shaun Lovejoy, l’un des trois signataires de l’étude.
Quand il parle d’une fourchette de confiance, M. Lovejoy fait référence à l’impact qu’aurait le doublement des émissions de CO2 sur la hausse de la température terrestre. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évalue que la terre pourrait se réchauffer de 1,9 degrés Celsius, voire de 4,5 degrés Celsius.
Le nouveau modèle élaboré par Shaun Lovejoy et ses collègues fait appel à des données historiques pour prévoir la hausse des température. Le rapport évalue avoir réduit de moitié les incertitudes que pouvaient comporter les projections du GIEC, cet organisme affilié à l’ONU.
Réponse aux climatosceptiques
Par ailleurs, d’après M. Lovejoy, les résultats de l’étude viennent mettre des bâtons dans les roues des théories climatosceptiques. C’est que le modèle élaboré par son équipe, le SCRF, donne des résultats plus précis, mais aussi similaires à ceux obtenus par le GIEC dans ses plus récents calculs.
«Quand on a un résultat et une manière de l’atteindre, on peut se permettre d’être sceptique. Quand il y a plusieurs façons d’obtenir le même résultat, ça nous donne une plus grande confiance», évoque-t-il.
L’expert physicien offre aux décideurs politiques de jeter un coup d’oeil sur les prédictions générées par SCRF. Selon lui, elles démontrent avec plus de précision l’importance d’agir dès maintenant en matière climatique.
«Ça rend plus clair le lien entre certaines politiques et leurs conséquences», ajoute-t-il.