Le PQ réclame l’abolition de la monarchie au Québec
Dans la foulée du rapport cinglant ayant mené à la démission de Julie Payette du poste de gouverneure générale, le Parti québécois (PQ) appellera les élus de l’Assemblée nationale à se positionner quant à l’avenir de la monarchie au Québec.
Le troisième groupe d’opposition compte déposer dans les prochains jours une motion demandant entre autres à Ottawa le remboursement des coûts pour la monarchie défrayés par le Québec, soit plus de 10 millions sur une base annuelle selon le PQ. Cela viendrait avec un engagement d’investir cet argent en éducation.
La motion revendiquera également l’abolition des différents symboles de la monarchie dans la province, dont le poste de Lieutenant-gouverneur.
La monarchie «inutile»
En entrevue avec Métro, le chef du PQ, Paul Saint-Pierre Plamondon, affirme que les postes représentant la reine au Canada sont «parfaitement inutiles».
«Malheureusement, ça nous rappelle que le Québec est coincé dans un régime colonial complètement désuet et archaïque depuis plusieurs siècles. Le constat, c’est que [la monarchie] ne sert à rien et que ça coûte cher.» -Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
Si la motion est adoptée, le parti déposera un projet de loi en ce sens.
«Il y a beaucoup d’embûches sur le plan constitutionnel», convient M. Saint-Pierre Plamondon, alors que la Constitution canadienne prévoit que la Chambre des communes, le Sénat et l’Assemblée législative de chaque province doivent approuver un tel changement. «Mais l’Assemblée nationale ne doit pas s’empêcher de faire des lois qui reflètent la volonté des Québécois», soutient le chef du PQ.
Meilleur appui?
La dernière fois que cet enjeu avait été débattu en session parlementaire remonte au gouvernement de Pauline Marois. Celui-ci avait échoué à obtenir un appui du Parti libéral du Québec et de la Coalition Avenir Québec.
M. Saint-Pierre Plamondon croit qu’il a «de meilleures chances» d’obtenir un appui des autres partis en raison du récent scandale entourant la démission de Julie Payette. Un rapport dévastateur sur le climat de travail à Rideau Hall avait mené au départ de la 29e gouverneure générale du Canada, le 22 janvier.
«Si un parti est contre l’abolition de la monarchie au Québec, je suis bien curieux de savoir quels arguments il pourrait mettre de l’avant, mentionne M. Saint-Pierre Plamondon. Il y a une évolution de la pensée des Québécois qui, je pense, sont pour la vaste majorité en faveur de l’abolition de la monarchie».
À Ottawa, le Bloc Québécois est toujours seul à demander l’abolition de la monarchie. La démission de Julie Payette a toutefois amené les trois partis d’opposition à demander au gouvernement Trudeau d’adopter les mesures législatives nécessaires pour empêcher Mme Payette de recevoir la pension annuelle de 150 000$ à laquelle ont droit les anciens gouverneurs généraux.