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Québec veut remédier aux impacts de la pandémie sur les femmes

La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest et la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes lancent la campagne 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes./ Josie Desmarais/Métro Photo: Josie Desmarais

Préoccupé par l’impact de la pandémie sur les femmes, le gouvernement du Québec veut les mettre à l’avant-plan de la relance économique. La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, débloquera 23 M$ dans les douze prochains mois afin de s’en assurer.

«Particulièrement affectées» par la crise sanitaire, les femmes nécessitent des investissements ciblés, a soutenu la ministre, qui lançait lundi son «Plan d’action pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie».

Dans la dernière année, plus de six femmes sur dix affirment s’être senties «plus isolées». Et les pertes d’emplois sont nombreuses chez les Québécoises.

«C’est une situation qui est inquiétante. Il faut se donner les moyens de limiter les impacts de la pandémie», a soutenu la ministre Charest, qui publiait son plan d’action dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.

Le document se décline en 24 points et cinq objectifs. Les 23 M$ que Québec y consacre servira dans plusieurs ministères du gouvernement provincial.

Il vise notamment à «briser l’isolement des femmes et agir sur la détresse psychologique vécue dans le contexte de la crise», en plus de porter soutien de façon ciblée aux femmes racisées ou en situation de handicap.

Cinq féminicides en un mois

Au Québec, les organismes de protection des droits humains crient à l’aide, notamment devant la hausse visible des violences envers les femmes. En 2020, la Sûreté du Québec ouvrait 7000 dossiers en violence conjugale, 900 de plus qu’en 2015.

Dans le derniers mois, cinq femmes ont perdu la vie dans des féminicides. «La pandémie vient mettre les femmes dans une situation de vulnérabilité encore plus grande», a convenu Mme Charest en entrevue avec Métro, lundi.

Lundi matin, les partis d’opposition à l’Assemblée nationale s’étaient réunis en conférence de presse virtuelle pour lancer un appel commun à investir dans le soutien aux femmes. «C’est sûr qu’il y a encore des besoins, de répondre Isabelle Charest. On fait encore nos revendications auprès des collègues.»

À la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, on évalue qu’il faudrait quadrupler le soutien financier pour assurer un suivi adéquat des femmes victimes de violences. La date du prochain budget québécois n’a pas encore été fixée.

Une économie par et pour les femmes

Sur les 208 000 pertes d’emploi recensées en 2020, 113 000 ont été subies par des femmes. C’est 18 000 de plus que leurs collègues masculins. Une situation à laquelle Québec souhaite remédier rapidement.

Pour son Plan d’action, la ministre Charest a élaboré sept mesures qui visent à favoriser une relance féminine. Des sommes ont d’ailleurs été mises de côté pour «appuyer les entreprises à propriété féminine».

Dans les entreprises à prédominance masculine, Québec veut rendre systématique l’appel à de meilleures mesures en conciliation famille-travail-études (CFTE). Le ministère de la famille sera mis à contribution.

Les sommes débloquées lundi doivent servir pour les douze prochains mois.

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