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Un laboratoire de pointe pour prévenir les prochaines pandémies

Les scientifiques
Photo: iStock

Un nouveau laboratoire de l’INRS peut désormais mener des recherches à la fine pointe de la technologie sur les virus, notamment celui qui cause la COVID-19.

Bien avant la pandémie actuelle de coronavirus, des chercheurs du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), à Laval, travaillaient sur le développement des traitements et des vaccins pour les différents menaces bactériennes et virales planant sur l’humanité, de la bactérie de la tuberculose au virus du Nil occidental.

Maintenant, ils pourront mener ces études avec des virus et des bactéries vivants, grâce à un nouveau laboratoire de confinement Niveau 3 inauguré mercredi.

Dès le déménagement des laboratoires de l’INRS de Pointe-Claire à Laval, il y a plusieurs années, on avait déjà projeté de mettre sur pied un laboratoire de confinement Niveau 3. Toutefois, selon Claude Guertin, directeur du Centre Armand-Frappier, «ce serait faux de prétendre que la pandémie n’a pas accéléré» la mise en place des nouvelles installations.

«Ce laboratoire va nous permettre de travailler avec des pathogènes dangereux pour l’homme, et ce, dans des conditions infectieuses authentiques, mais sécuritaires», précise le virologue Laurent Chatel-Chaix, directeur du laboratoire.

Il décrit la laboratoire comme une «boîte étanche» soumise à une pression négative, où l’air entrant et l’air sortant sont filtrés afin qu’aucune bactérie ou virus en aérosol ne sorte.

Les chercheurs seront munis de masques avec des filtres à cartouche et un équipement de protection personnel complet.

Le laboratoire a été financé par un investissement de 300 000$ de l’INRS. Les chercheurs espèrent que les nouvelles installations ouvriront la porte aux nouvelles découvertes, et également aux partenariats avec d’autres entités publiques et privées, y compris des firmes de biotechnologie, dont plusieurs se trouvent à proximité.

«Cet environnement de recherche de pointe favorise la recherche interdisciplinaire et le partage de connaissances et d’outils, et contribuera à former une relève de haut niveau, notamment dans le domaine de la recherche en santé», remarque Pascale Champagne, directrice de la recherche et des affaires académiques du centre.

Il y a une dizaine de projets en cours en rapport avec le coronavirus. Dès maintenant, selon Mme Champagne, des chercheurs seront en mesure de tester de l’efficacité de certains remèdes sur le SRAS-CoV-2, le virus à l’origine du COVID-19. Ils pourront aussi mener à terme un projet en cours sur l’impact du SRAS-CoV-2 sur le fonctionnement du placenta des femmes enceintes.

Les chercheurs auront la possibilité d’étudier l’impact du coronavirus sur des cellules vivantes, et évaluer les caractéristiques de nouveaux variants, de mieux comprendre la biologie du virus et de travailler sur le développement de traitements efficaces contre la maladie, selon Laurent Chatel-Chaix.

Il espère aussi que le laboratoire pourra faciliter le travail en amont nécessaire pour contrecarrer la prochaine pandémie, que ce soit d’un variant de coronavirus, d’une bactérie résistante aux antibiotiques ou d’un pathogène encore inconnu.

«L’exploit du développement des vaccins et la compréhension rapide de la COVID-19 n’auraient pas été possibles sans des dizaines d’années de recherche académique», remarque-t-il. «Pour pouvoir réagir vite en cas de pandémie, il faut travailler en amont pour l’acquisition des connaissances fondamentales.»

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