Québec nomme sa première directrice nationale de la protection de la jeunesse
Le Québec a sa première directrice nationale de la protection de la jeunesse. C’est Catherine Lemay qui occupera ce poste, que la Commission Laurent recommandait.
Le ministre délégué Lionel Carmant en a fait l’annonce mercredi après-midi. Éducatrice spécialisée de formation, Mme Lemay détient une maîtrise en administration publique et un baccalauréat en psychoéducation. Elle a été cheffe de service de réadaptation pour les Centres jeunesse de Montréal et occupait depuis 2015 le poste de PDG adjointe au CISSS de la Montérégie-Est.
«Mme Lemay sera responsable de l’ensemble des volets jeunesse du ministère de la Santé et des Services sociaux et de la mise en œuvre des recommandations du rapport final de la [Commission]», a écrit M. Carmant sur Twitter, mercredi.
La nomination d’une directrice nationale répond directement à une recommandation phare du plus récent rapport d’étape de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. L’automne dernier, sa présidente, Régine Laurent, demandait à Québec de créer et remplir ce poste «rapidement».
«L’enfant n’a pas de droit. Sa voix doit être réaffirmée», avait-elle signifié.
Mme Lemay sera officiellement sous-ministre adjointe de la Direction générale du développement, du bien-être et de la protection de la jeunesse, au ministère de la Santé. Elle entre officiellement en poste à la fin du mois.
Réforme de la DPJ
Après la mort médiatisée d’une fillette de sept ans à Granby, Québec s’est engagé à revoir en profondeur le fonctionnement de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). La jeune fille avait fait l’objet de nombreux signalements, sans résultat.
En mai 2019, le gouvernement de François Legault mandatait Régine Laurent de mener à terme une commission sur l’avenir de la DPJ. À l’époque, le premier ministre François Legault avait promis un «avant» et un «après» Granby.
Or, la DPJ continue de faire les manchettes. Mardi, le Bureau du coroner rendait son rapport final sur la mort tragique de la petite Rosalie Gagnon, qui perdait la vie en 2018 aux mains de sa mère, malgré un signalement à la protection de la jeunesse.
La Commission Laurent rendra bientôt son rapport final. Attendu à la fin avril, il sera déposé presque deux ans après la mort de la fillette de Granby.