Soutenez

L’acquisition de Transat par Air Canada n’aura pas lieu

Photo: Denis Germain/Archives Métro

L’acquisition de Transat par Air Canada est résiliée d’un commun accord, ont fait savoir les deux parties.

Les parties sont parvenues à cet accord après avoir été informées par la Commission européenne qu’elle n’approuverait pas la transaction, indique un communiqué de presse.

«Cette transaction, d’abord envisagée il y a plus de deux ans, a été compliquée par la pandémie et, en fin de compte, Air Canada a atteint la limite des concessions qu’elle était prête à accorder à la Commission européenne pour répondre à ses préoccupations en matière de droit de la concurrence», a déclaré Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat.

«Même si les deux sociétés s’attendaient à ce que la transaction proposée se traduise par des avantages importants pour les actionnaires, les clients et les autres parties prenantes, et bien que nous ayons obtenu l’approbation des autorités canadiennes, il est devenu évident que nous n’obtiendrions pas l’approbation de la Commission européenne», poursuit Jean-Marc Eustache.

«Dans ces conditions, Transat et Air Canada ont donc convenu que la résiliation de la Convention d’arrangement était dans notre meilleur intérêt respectif», ajoute M. Eustache.

Air Canada a convenu de verser à Transat un paiement de résiliation de 12,5 M$ et d’abandonner son droit à des frais de résiliation de 10 M$ dans le cas d’une acquisition de Transat par un tiers dans les douze mois suivant la fin de la Convention d’arrangement.

Transat fait savoir qu’elle a besoin d’un nouveau financement totalisant au moins 500 M$ en 2021 et espère un «soutien éventuel» du gouvernement canadien. Elle indique que les discussions à cet effet sont «à un stade avancé» et se dit confiante qu’une solution satisfaisante sera trouvée dans les prochaines semaines.

Réactions politiques

Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, a indiqué «pren[dre] acte» de la décision annoncée aujourd’hui.

«Le plus important pour notre gouvernement est de protéger les emplois au Québec et dans le reste du Canada, ainsi que de préserver la viabilité à long terme de Transat A.T. […] Nous discutons activement des options de soutien financier pour de nombreuses compagnies aériennes canadiennes, y compris Air Transat. J’ai parlé directement avec Air Transat et nous examinions les prochaines étapes», a fait savoir M. Alghabra.

Le porte-parole du Bloc Québécois en matière de Transports, Xavier Barsalou-Duval a réagi à l’annonce de l’annulation de la convention de vente d’Air Transat à Air Canada en blâmant le ministre des Transports, Omar Alghabra.

«Le ministre aurait pu faire son devoir en considérant les autres avenues possibles et en écoutant les avis des experts de la concurrence, mais il a préféré faire la sourde oreille. De par sa passivité, le ministre a non seulement mis en péril la concurrence, mais aussi les emplois des milliers de travailleurs d’Air Transat», a déploré Xavier Barsalou-Duval.

«En prenant une éternité avant de rendre une décision et approuvant une transaction qui était vouée à l’échec dès le début, le ministre Alghabra a fait perdre un temps précieux à Air Transat qui est demeuré dans l’incapacité de prendre des décisions importantes pendant plus d’un an, sous l’égide d’Air Canada», ajoute le député.

Le porte-parole bloquiste souhaite un scénario où la propriété québécoise serait favorisée à l’avenir: «Air Transat est un fleuron qui a fait la fierté des Québécois tout en offrant aux francophones de faire carrière dans l’aviation. Il est dans notre intérêt collectif que son centre décisionnel tout comme son contrôle demeure au Québec.»

Transat souligne d’ailleurs que «maintenant que la Convention d’arrangement a été résiliée, Transat est libre de mener des discussions avec des acquéreurs stratégiques et financiers potentiels, dont M. Pierre Karl Péladeau, qui […] a déposé une proposition d’achat de toutes les actions émises et en circulations à 5$ l’action (et a depuis réaffirmé son intention). Le conseil d’administration a l’intention d’examiner les options stratégiques disponibles, y compris la poursuite du plan d’affaires indépendant de la Société.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.