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La crise du logement vu par l’ancien maire du Plateau, Luc Ferrandez

Luc Ferrandez a évoqué la crise du logement à TLMEP.
Luc Ferrandez a évoqué la crise du logement à TLMEP. Photo: Capture d'écran

L’ancien maire de l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a fait un état des lieux de la situation immobilière du Québec, lors de l’émission Tout le monde en parle.

La forte demande par rapport à l’offre de logement est une des causes de la situation immobilière actuelle: «Le taux de disponibilité des logements est faible au Québec, en bas de 1%. À Montréal, il est bizarrement plus élevé puisque ça fait un an qu’il y a très peu d’immigration et d’étudiants, mais dès qu’ils vont revenir, cela va replonger.»

L’accès à un logement fait partie du socle de la famille québécoise, explique-t-il.

«Un logement accessible et la propriété accessible sont des bases de la solidité du modèle québécois. Ce sont des choses auxquelles nos parents ont eu accès, qui leur ont permis de vendre pour avoir un revenu de retraite ou d’y rester et d’être en stabilité. Si tu ne peux pas accéder à ce cycle-là, c’est toute une vie qui change.» – Luc Ferrandez

«Un logement voisin de mon appartement s’est affiché à 785 000$, il est parti en une semaine beaucoup plus cher. Qui peut acheter ça?», ajoute-t-il.

Luc Ferrandez alerte sur les conséquences de l’inaccessibilité aux logements. «Dans tous les rapports qui affectent la santé des montréalais ou la violence faite aux femmes, le logement est mentionné. 13% des familles n’ont pas un logement adéquat et cela génère du stress.»

Quelles mesures adopter ?

Le chroniqueur radio donne des pistes d’amélioration: «Il faut travailler sur la limitation des augmentations de loyer, un registre des loyers, les rénovictions, la construction de logements abordables et faciliter l’accès à la propriété.» Cependant le gel des loyers ne serait pas adéquat, dit-il.

D’autres mesures d’urgence sont réalisables, comme le durcissement de la fiscalité auprès des spéculateurs.

«La taxe sur la valeur ajoutée, cela était proposé par le Parti Québécois, le Parti libéral du Québec, Québec solidaire et la Banque de Montréal, c’est-à-dire des personnes qui normalement ne s’entendent pas. Si tu achètes un bien et que tu le revends 20 ans plus tard, pas de problème. Mais si tu l’achètes et que tu revends rapidement, on peut penser que c’est un “flip” et là une taxe s’impose.» – Luc Ferrandez

M. Ferrandez est favorable pour garder le règlement 20/20/20 qui oblige les promoteurs, à Montréal, à intégrer 20% de logements abordables lors de la réalisation d’un projet immobilier.

Denis Coderre serait prêt à annuler ce règlement 20/20/20: «Il doit revoir sa copie. Je l’invite à réfléchir à la lueur de ce qu’il se passe en ce moment.»

D’ailleurs sur ce thème du logement, Luc Ferrandez conseille à l’ex-maire de Montréal d’évoluer sur cette question. «Il a perdu du poids, j’aimerais qu’il prenne maintenant de la gravité, il me semble un peu léger sur les thèmes du logement ou de l’environnement.»

Les ratés de François Legault

Luc Ferrandez ne s’explique pas pourquoi la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, n’a pas reçu les mandats d’aller en profondeur sur les questions immobilières. «En arrivant au pouvoir, Legault aurait dû lui donner des missions fortes car la crise est sur plusieurs étages. Comment ça se fait qu’elle n’a pas reçu le mandat de faire quelque chose ?»

La sortie médiatique du premier ministre sur le prix médian des loyers montréalais a égratigné son image, selon Luc Ferrandez.

«Il a raté l’occasion d’étendre sa sensibilité à des milliers de personnes. Au début, je me suis dit que c’était juste une erreur mais non, ça se peut pas, c’est grave. Quand tu te trompes de 300 $, 400 $ sur le prix du logement comment tu peux prendre une bonne décision sur le salaire deux jours plus tard.» – Luc Ferrandez

La députée solidaire Manon Massé avait questionné François Legault, lors des crédits budgétaires, sur le prix médian d’un logement à Montréal. Le premier ministre avait réfuté l’idée qu’il était déconnecté de la vie des Québécois alors qu’il suggérait que des logements à Montréal étaient accessibles dès 500-600 $.

Toutefois, François Legault s’était défendu en expliquant qu’il évoquait les prix pour des étudiants.

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