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Accusée d’entretenir un climat de travail «toxique», une ministre caquiste claque la porte

La ministre déléguée au développement économique régionale, Marie-Eve Proulx
Jonatan Julien Benoît Charest Marie-Ève Proulx Photo: Josie Desmarais/Métro

Le gouvernement Legault perd une de ses ministres, embourbée dans des allégations de climat de travail «toxique». Confrontée à des départs réguliers dans son équipe, la ministre déléguée au développement économique régional, Marie-Eve Proulx, démissionne.

L’information, d’abord rapportée par Radio-Canada, a été confirmée vers midi par le Bureau du premier ministre. «Cette décision, qui prend effet immédiatement, fait suite à une rencontre survenue mardi matin, à Québec, au cours de laquelle Mme Proulx a remis sa démission au premier ministre, qui l’a acceptée», a-t-on précisé.

La décision a été prise d’un «commun accord», a plus tard souligné le premier ministre, en point de presse à l’Assemblée nationale.

«J’en ai entendu parler, l’année dernière, du climat qui était difficile. Et c’est pour ça qu’on a dit: on va offrir à Marie-Eve un coach qui va pouvoir l’aider à gérer le personnel», a relaté François Legault.

«Malheureusement, ça n’a pas donné assez de résultats, puis là je suis obligé d’arriver à la conclusion qu’elle ne peut pas rester ministre.» – François Legault, premier ministre du Québec

En matinée, Mme Proulx s’était «désistée» à la dernière minute d’un point de presse auquel elle devait participer en compagnie de la ministre responsable des aînés et des proches aidants, Marguerite Blais.

Un événement qui est survenu au lendemain d’une autre conférence de presse durant laquelle Mme Proulx avait évité plusieurs questions des journalistes sur son avenir ministériel. «C’est une question qui relève de la régie interne», s’était elle contentée de répéter.

La semaine dernière, une attachée de presse de la ministre Proulx quittait son poste. C’est le plus récent départ dans une liste qui compterait désormais dix noms.

L’élue caquiste, alliée de longue date du premier ministre François Legault, avait même fait l’objet de plaintes devant le Tribunal administratif du Travail, lesquelles avaient finalement été retirées à la suite d’une entente hors-cour.

Une autre ministre de loin

Dans un court communiqué émis mardi, le Bureau du premier ministre a précisé que «les responsabilités ministérielles qu’occupait Mme Proulx, jusqu’à aujourd’hui, seront redistribuées de façon temporaire au cours des prochaines heures».

L’élue de Côte-du-Sud, qui reste par ailleurs une députée de la CAQ, devient la troisième ministre à perdre l’ensemble de ses fonctions. Depuis le début du mandat Legault, la place des femmes s’est régulièrement amenuisée au sein du conseil des ministres.

Aujourd’hui, sur 28 élus – dont le premier ministre – on compte 11 femmes, tout juste à l’extérieur de la zone paritaire. Pourtant, en campagne électorale en 2018, François Legault avait promis un conseil paritaire.

Mardi, le premier ministre a convenu qu’il tenterait sans doute de rétablir l’équilibre. «Il n’y a rien de décidé pour l’instant, mais ce n’est pas impossible qu’on pose un geste dans les prochains mois pour revenir dans la zone paritaire», a-t-il indiqué.

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