Renverser le déclin du français, le défi de Simon Jolin-Barrette
Le ministre responsable de la langue française, Simon Jolin-Barrette, pense réussir le défi de renverser le déclin de la langue française au Québec et particulièrement à Montréal grâce à sa loi 101 2.0, a-t-il expliqué en entrevue à Tout le monde en parle.
C’est à Montréal que la réforme de la Loi 101 (ou projet de Loi 96) aura le plus d’ouvrages puisque c’est dans la métropole que le déclin du français est le plus fort. «Il y a de plus en plus d’exigences de l’anglais dans les entreprises (40 % au niveau du Québec et 63 % à Montréal). Le bilinguisme s’insère dans notre société et il faut y mettre fin», explique le ministre responsable de la langue française, Simon Jolin-Barrette.
«C’est bien de parler plusieurs langues mais au niveau institutionnel, les Québécois ont le droit d’être servis et informés en français. Il faut renverser cette tendance et avec ce projet de loi, on va être en mesure de corriger cette situation» – Simon Jolin-Barrette, ministre responsable de la langue française
«Le déclin du Français est principalement à Montréal, mais les effets sont à la grandeur du Québec», ajoute-t-il.
Un des objectifs sera d’augmenter les transferts linguistiques des immigrants à 90 %, c’est-à-dire faire en sorte que 90 % des ménages immigrants parlent le français à la maison sauf qu’il est actuellement de 53 %. Il était de 25 % sous Camille Laurin lors du dépôt de la Loi 101 en 1977.
«C’est le plus grand défi que nous avons. En agissant sur la langue de travail, la langue de commerce, la langue d’étude, cela va faire en sorte qu’on va pouvoir l’augmenter», espère-t-il.
Le ministre souhaite aussi inscrire dans la constitution canadienne que les Québécois et les Québécoises forment une nation et que la seule langue officielle du Québec est le français. «Comme nation, comme société, on doit s’affirmer et dire qu’au Québec, c’est en français» – Simon Jolin-Barrette, ministre responsable de la langue française.
Inquiétudes du monde des affaires
Lors du dépôt du projet de loi, jeudi, le monde des affaires s’est inquiété de l’application de cette charte notamment en entreprises. Le ministre Jolin-Barrette ne souhaite pas faire de l’Office québécois de la langue française (OQLF) un organe policier mais rester dans une démarche d’accompagnement, dit-il.
«On insère dans la loi des recours, les Québécois vont pouvoir porter plainte s’ils ne peuvent être servis en français. L’OQLF viendra alors auprès du commerce pour l’accompagner à franciser les employés et s’assurer que la langue de service est respectée. On est pas en mode répression mais en mode accompagnement»
Cependant, si après les démarches d’accompagnement des manquements sont constatés alors le commerce pourra recevoir une contravention. De plus, l’exigence de l’anglais pour un poste devra être justifiée.