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Enquête sur les CHSLD: Arruda s’explique sur les 60 premiers jours de la pandémie

Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda Photo: Josie Desmarais/Métro

L’enquête publique de la coroner Géhane Kamel destinée à faire la lumière sur les décès survenus dans les CHSLD du Québec durant la première vague de COVID-19 se poursuit. Aujourd’hui, c’est au tour du Dr Horacio Arruda, directeur national de la santé publique du Québec, de témoigner.

Le témoignage du Dr Arruda a suivi celui du conseiller médical stratégique à la direction générale de la santé publique, le Dr Richard Massé. Celui-ci a fait le point sur les étapes et les plans suivis par la santé publique au début de la crise de la COVID-19. Rappelons qu’entre le mois de mars et le mois d’aout 2020, 5157 personnes âgées résidant dans des CHSLD sont décédées, représentant près de 90% des décès reliés à la COVID-19.

Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, a qualifié son témoignage «d’extrêmement important».

«Je m’attends à ce que le Dr Arruda soit totalement transparent par rapport à ce qui s’est passé et sans influence politique dans les réponses qu’il va fournir», a-t-elle indiqué sur Twitter.

Lors de son témoignage, M. Arruda a procédé à une chronologie des 60 premiers jours de la COVID-19. Au cours de celui-ci, quelques éléments ont retenu l’attention de la coroner.

Délestage: une question de «structure»?

Un des enjeux sur lesquels le Dr Arruda a dû s’expliquer est celui du délestage. Malgré les plans qui existaient, le Dr Massé, intervenu ce matin, a notamment parlé du fonctionnement de la direction de la santé publique nationale et les directions régionales. «C’est comme des poupées gigognes [russes] qui travaillent ensemble, vous allez voir des plans qui s’emboitent les uns dans les autres», a indiqué M. Massé.

«Ce qui me frappe et qui me dérange, c’est que tout est écrit dans nos plans, tout est prévu, mais on a cherché des gens délestés. On sait déjà que nos réseaux sont bancals. […] Pourquoi on n’a pas prévu le délestage avant? […] Pourquoi on ne les prépare pas, ces gens-là?», s’interroge la coroner.

La structure est-elle trop grosse? Sommes-nous dans un paquebot? […] Comment ça se fait que le train nous soit rentré dedans? Le plan était-il solide?

Géhane Kamel, coroner

En réponse, le Dr Arruda concède qu’il y un problème de main-d’œuvre dans le réseau. «L’épidémie de H1N1, c’est de la petite bière à côté», illustre-t-il. Mais, ajoute-t-il, il y a «Il y a des éléments structuraux qui contribuent, ce n’est pas une chose, c’est un ensemble de facteurs».

Par la suite, la coroner a voulu savoir si M. Arruda, en mars ou en avril 2020, a émis des recommandations pour limiter le mouvement de personnel. Le Dr Arruda a expliqué ne pas se rappeler d’avoir émis une telle recommandation, mais souligne qu’il aimerait «vérifier la chose».

La coroner Géhane Kamel et les avocats pourront poursuivre leurs interrogations à la reprise de l’enquête, dès 8h lundi matin.

Mercredi, l’enquête de la coroner a révélé que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) anticipait le risque que le virus entre dans les Centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) en cas de transmission communautaire.

Le volet national de l’enquête publique sur les CHSLD s’étendra jusqu’au 19 novembre au palais de justice de Québec, puis du 29 novembre au 3 décembre 2021 au palais de justice de Shawinigan. La coroner entendra la semaine prochaine l’ex-ministre de la Santé, Danielle McCann, et l’ancien sous-ministre à la Santé, Yvan Gendron.

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