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Jean Charest se moque des reculs du PQ

Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – L’ex-premier ministre Jean Charest s’est moqué samedi des reculs du Parti québécois depuis la dernière élection, en plus de souligner que le Québec doit avoir un premier ministre qui représente tous les citoyens.

Dans un discours, M. Charest a déridé les délégués libéraux, qui choisiront dimanche son successeur à la tête du parti.

«Si le PQ avait un hymne national, ce serait: beep, beep, beep», a-t-il dit, en imitant le signal sonore des camions qui reculent.

M. Charest a critiqué la représentativité du gouvernement minoritaire péquiste, soutenant que le Québec a besoin d’un premier ministre qui parle en leur nom.

M. Charest a d’ailleurs fait allusion aux positions péquistes face à la communauté anglophone, qui a récemment exprimé des craintes à cause de la refonte de la loi 101 proposée par le gouvernement.

«Il faut un premier ministre de tous les Québécois, a-t-il dit. Un premier ministre pour qui la langue anglaise n’est pas une langue étrangère.»

Selon M. Charest, «l’alternative que le PQ offre encore aujourd’hui, c’est le repli et le recul».

«C’est tellement le recul que s’il y avait une compétition mondiale pour la marche arrière, le PQ serait champion», a-t-il dit.

M. Charest prenait la parole pour la première fois devant ses militants depuis que son gouvernement a été battu, aux dernières élections, cédant sa place au PQ qui est en position minoritaire.

L’ex-chef libéral a voulu rappeler que derrière des défaites se cachent parfois des victoires. Il a fait référence au scrutin de 1998 pour illustrer ce qu’il a décrit comme la «sagesse» des électeurs.

Il y a 15 ans, M. Charest, qui venait tout juste d’accéder à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ), avait dû se contenter de siéger dans l’opposition.

«Ç’a été dur, ç’a été très dur, a-t-il dit dans son discours. Un vrai test. Dans leur sagesse légendaire, les Québécois ont décidé en 1998 que le nouveau chef du PLQ devait faire un séjour d’apprentissage dans l’opposition.»

Devant les délégués rassemblés dans un amphithéâtre du sud-ouest montréalais, M. Charest a cependant rappelé que le PLQ avait obtenu la pluralité des voix, même si le Parti québécois formait le gouvernement.

«Ce qui semblait être une défaite en 1998, puisque le Parti québécois avait gagné la majorité des sièges, se cachait une victoire qu’il faut aujourd’hui reconnaître et nommer.»

Selon M. Charest, cela a permis d’éviter que le PQ tienne un autre référendum sur la souveraineté.

«Nous avons gagné la pluralité des voix et nous avons bloqué le chemin à ceux qui voulaient nous replonger», a-t-il dit.

S’il n’a pas réussi à obtenir la pluralité des voix en 2012, M. Charest s’est toutefois consolé en disant que le PLQ avait défié les prédictions, qui annonçaient un résultat plus sombre.

Revenant sur sa carrière, M. Charest a affirmé que son départ a plusieurs fois été annoncé dans les médias, alors qu’il traversait des périodes difficiles, bien qu’il soit passé au travers malgré ces prédictions.

Il a aussi raconté qu’il a souvent eu de mauvais sondages, ce qui ne l’a pas empêché d’être au pouvoir pendant neuf ans.

«Je me dis, un jour ils écriront sur ma pierre tombale, c’est pas pour demain: il a perdu tous les sondages et gagné toutes les campagnes», a-t-il dit en blaguant.

Les délégués choisiront dimanche un nouveau chef parmi les trois candidats, les ex-ministres Philippe Couillard, Raymond Bachand et Pierre Moreau.

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