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Les sages-femmes pourraient pratiquer l’avortement médicamenteux dès l’automne

L'accès à la pilule abortive serait renforcé par la possibilité pour les sages-femmes de la prescrire.
L'accès à la pilule abortive serait renforcé par la possibilité pour les sages-femmes de la prescrire. Photo: iStock, Liudmila Chernetska

L’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) fournira un «cadre de référence» aux sages-femmes pour qu’elles soient en mesure de pratiquer l’interruption volontaire de grossesses médicamenteuse (IVGM) dès l’automne, élargissant ainsi l’accès à cette médication. Elle en a fait l’annonce le 20 juillet par communiqué de presse.

Suivant la levée des restrictions entourant l’accès à la pilule abortive par le Collège des médecins, l’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) a adopté un énoncé de position voulant que les sages-femmes puissent prescrire et assurer le suivi des patientes elles-mêmes, sans nécessairement passer par un médecin. Une question à l’étude depuis des mois.

L’entrée en vigueur du règlement sur les médicaments qu’une sage-femme peut prescrire et tout récemment, l’invalidation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême américaine le 24 juin 2022, a motivé notre équipe et le Conseil d’administration à se positionner sur la question.

La présidente de l’OSFQ, Julie Pelletier

Le règlement sur les médicaments qu’une sage-femme peut prescrire, entré en vigueur en février 2021, faisait entrer la pilule abortive dans cette liste. À partie de cet automne, elles pourront pratiquer l’IVGM, qui fait déjà partie du «champ du métier de sage-femme», affirme l’Ordre. Ce sera alors officiellement le cas.

«On voulait assurer que l’activité clinique en tant que telle fasse partie de [leur] activité», confirme Julie Pelletier, présidente de l’OSFQ, en entrevue avec Métro.

Élargir tout en encadrant l’avortement

Si les sages-femmes peuvent théoriquement prescrire la pilule abortive depuis février 2021, ce sont «traditionnellement les médecins qui pratiquent l’acte d’avortement». «Il faut que plus de professionnels sachent le faire. La sage-femme a toutes les compétences pour évaluer la grossesse et faire l’évaluation qui vient après [l’avortement].»

L’OSFQ souhaite ainsi confirmer cette prérogative et fournir aux professionnelles des outils pour leur permettre de le faire de façon adaptée.

Pour ce faire, l’OFSQ va adapter des directives de l’OMS. Jusqu’à quel moment une sage-femme peut s’occuper d’une IVG? Quel est meilleur flacon à prescrire? Ce sont les questions auxquelles le cadre de référence qui sera donné aux sages-femmes répondra. 

Ce futur cadre viendra aussi limiter cette pratique en termes de délai après le début d’une grossesse. «Il y en a qui parlent de 9 semaines, d’autres de 12 semaines. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dit 14 semaines», indique Mme Pelletier. Cette dernière nous apprend par ailleurs que l’avortement chirurgical sera exclu des compétences des sages-femmes, car il «doit demeurer dans le champ des médecins», affirme-t-elle.

Ainsi, l’Ordre affirme améliorer l’accès à la pilule abortive pour les personnes qui souhaitent l’obtenir. Elle assure qu’elle travaillera de concert avec des «partenaires clefs» dans le but de fournir des outils «inspirés des meilleures pratiques à travers le monde».

Avec la collaboration de Zoé Arcand.

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