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Scandale du Sénat: pas d'accusations contre Wright

Photo: Adrian Wyld

OTTAWA – La Gendarmerie royale du Canada (GRC) conclut que Nigel Wright, l’ancien chef de cabinet du premier ministre Stephen Harper, ne fera pas l’objet d’accusations criminelles en lien avec le scandale des dépenses au Sénat.

M. Wright a démissionné de son poste de bras droit de M. Harper lorsqu’on a appris qu’il avait signé un chèque personnel de 90 000 $ à l’ordre de Mike Duffy pour permettre à l’ancien sénateur conservateur de rembourser des allocations de logement injustement réclamées.

Les enquêteurs de la GRC ont affirmé mardi que les preuves recueillies n’étaient pas suffisantes pour entraîner le dépôt d’accusations criminelles contre M. Wright.

«Lorsque la GRC a ouvert une enquête, il y avait des justifications suffisantes pour aller de l’avant en lien avec les crimes que sont l’abus de confiance, la corruption, la fraude contre le gouvernement, ainsi que le fait de recevoir une compensation interdite contrevenant à la Loi sur le Parlement du Canada», a indiqué la police fédérale par voie de communiqué.

«Au terme de l’enquête, nous avons conclu que ls preuves n’étaient pas suffisantes pour entraîner le dépôt d’accusations criminelles contre M. Wright.»

Dans une déclaration transmise mardi par la voie de son avocat, Peter Mantas, l’ex-chef de cabinet a réitéré que son intention «était d’assurer le remboursement des fonds publics».

«J’ai cru que mes gestes respectaient toujours l’intérêt public et qu’ils étaient honnêtes. Le résultat de l’enquête en profondeur de la GRC vient désormais soutenir ma position», a déclaré M. Wright.

En février, l’ancien sénateur libéral Mac Harb et l’ex-sénateur conservateur Patrick Brazeau ont été accusés de fraude et d’abus de confiance — les premières accusations criminelles à découler du scandale.

La GRC enquête toujours sur des allégations de dépenses frauduleuses réclamées par M. Duffy et l’ancienne sénatrice conservatrice Pamela Wallin.

L’annonce de l’abandon de l’enquête de la GRC a rapidement entraîné la publication d’une déclaration de la part du Cabinet du premier ministre Stephen Harper.

«Nous sommes heureux que la GRC ait réalisé des progrès dans ses travaux. Le Cabinet du premier ministre continuera de collaborer pleinement à l’enquête de la GRC», peut-on lire dans le communiqué.

Pour le NPD, cette nouvelle est loin de mettre fin à toute cette affaire. Ni de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé au sein du bureau du premier ministre.

«Même si la GRC a constaté qu’il n’y avait peut-être pas d’éléments suffisants pour porter des accusations criminelles, il n’en est pas moins que le geste posé par M. Wright était imminemment constestable et que la plupart des citoyens vont trouver ça étrange qu’un chef de cabinet décide de prendre 90 000$ de ses poches pour tenter d’effacer un scandale qui touche un sénateur nommé par le même premier ministre», a tranché le député néo-démocrate Alexandre Boulerice en entrevue avec La Presse Canadienne, mardi soir.

Ça demeure un problème éthique grave, juge-t-il.

Le député se réjouit d’ailleurs que la commissaire à l’éthique fédérale ait décidé de reprendre son enquête sur les gestes de M. Wright.

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