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Les adolescents adeptes de pornographie en ligne

Photo: Archives métro

TORONTO – Un sondage effectué auprès de milliers de jeunes élèves canadiens à travers le pays révèle une «tendance inquiétante» chez les adolescents, soit la recherche régulière de pornographie en ligne.

C’est ce que révèle l’organisation à but non lucratif HabiloMédias.

Le «sextage» semble également chose commune.

L’organisme d’Ottawa, issu d’une initiative du CRTC lancée dans les années 1990, a collaboré avec des écoles et des parents de chaque province et territoire pour effectuer le sondage à grande échelle auprès de 5436 élèves de la quatrième à la 11e année, qui devaient répondre à des questions sur leurs comportements en ligne.

Les questions sur la sexualité n’ont été posées qu’aux élèves de la septième à la 11e année (équivalant aux niveaux de secondaire un à cinq).

Quarante pour cent des garçons ont admis avoir cherché de la pornographie en ligne et ont généralement dit qu’ils le faisaient fréquemment, selon le directeur de l’éducation d’HabiloMédias, Matthew Johnson.

«On compte un nombre important d’élèves, de garçons en particulier, évidemment, pour qui il s’agit d’un comportement fréquent», a indiqué M. Johnson, soulignant que le tiers des garçons ayant admis avoir regardé de la pornographie ont indiqué qu’ils le faisaient quotidiennement, tandis qu’un autre tiers ont dit le faire au moins une fois par semaine et que près d’un sur cinq a dit s’y adonner au moins une fois par mois.

Selon M. Johnson, il est inquiétant de voir que les garçons qui cherchent à consommer de la pornographie le font très fréquemment.

«Ils développent encore leur sexualité, ils commencent à se faire une idée de ce qui est normal en matière de sexualité, ils forment leur identité sexuelle et ils se font une idée des comportements acceptables dans une relation. De toute évidence, une consommation importante de pornographie peut causer des problèmes pour tous ces aspects.»

Environ un garçon de septième année sur 10 — des adolescents typiquement âgés de 11 à 13 ans — a rapporté avoir cherché de la pornographie en ligne, tandis que près du tiers des garçons de huitième année, près de la moitié de ceux de neuvième année et près des deux tiers de ceux de 10e et 11e année ont dit la même chose.

Seules sept pour cent des adolescentes sondées ont dit avoir cherché de la pornographie en ligne.

M. Johnson a reconnu que certains des élèves pourraient avoir été trop gênés pour répondre la vérité, mais il a confiance en ses données.

«Autant que possible, les sondages ont été faits en ligne, dans des salles de classe, pour que les élèves soient moins embarrassés, et bien sûr, on a plusieurs fois assuré aux participants que leur anonymat serait respecté», a-t-il expliqué.

En ce qui a trait au sextage — défini dans l’étude comme étant l’envoi ou la réception de photos dont le sujet prend une pose suggestive, est nu ou partiellement nu —, les chercheurs n’ont interrogé que les jeunes qui avaient leur propre téléphone cellulaire ou un accès régulier à un tel appareil.

Près du dixième de ces élèves ont dit avoir envoyé un sexto d’eux-mêmes, tandis que le quart, environ, ont répondu en avoir reçu un. Les garçons étaient deux fois plus nombreux à avoir reçu un sexto que les filles.

Le nombre était par ailleurs plus élevé du côté des élèves de 11e année, dont près d’un sur cinq ont dit avoir reçu un sexto et le tiers ont indiqué en avoir reçu un.

De tous les élèves ayant dit avoir envoyé un sexto, environ 25 pour cent ont indiqué qu’ils savaient que leur message avait été transféré à d’autres.

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