2,5 millions de litres de pétrole
C’est la quantité qui pourrait s’échapper du pipeline Énergie Est sans être détectée par les systèmes de TransCanada.
Grâce à la Municipalité régionale de comté (MRC) d’Autray, juste à l’est de Montréal, une étude a été réalisée sur les systèmes de détection du plus important projet de pipeline en Amérique du Nord. On y apprend que, selon les documents déposés par TransCanada auprès de l’Office national de l’énergie (ONR), une fuite de moins de 1,5% du pipeline ne serait pas détectée par le système de la compagnie.
La MRC a mandaté deux firmes, soit J. Harvey Consultants et ECOgestion-solutions, pour réaliser cette étude sur la capacité de détection des fuites du système de TransCanada. Les deux firmes estiment qu’il pourrait s’écouler plusieurs semaines avant qu’une fuite de moins de 1,5 % du débit soit détectée.
Or, pour tous les fans du développement pétrolier, 1,5% peut sembler très peu et pourtant… 1,5% de 1,1 million de barils par jour, ça fait pas mal de barils – 16 500 pour être plus précis!
Comme un baril de pétrole contient 159 litres de pétrole, ce sont 2,5 millions de litres par jour qui pourraient s’échapper du futur pipeline, soit la moitié du pétrole déversé lors de la tragédie de Lac-Mégantic. Tout ça pour une petite fuite de 1,5% qui ne serait pas détectée.
Il est rassurant de voir qu’un groupe de municipalités préoccupées par le bien-être de la population et l’environnement ait eu cette initiative. N’eût été la vigilance de la MRC d’Autray, nous n’aurions peut-être jamais été informés de ces failles dans le système de détection de TransCanada.
Cela étant, il y aussi quelque chose de préoccupant dans le fait que l’Office national de l’énergie, l’organisme censé voir à la sécurité du public au Canada, n’ait pas songé à ouvrir cette porte elle-même.
Il est à souhaiter que le gouvernement du Québec, ainsi que les autres municipalités situées le long du tracé du pipeline étudieront de près le rapport fait pour la MRC d’Autray, qu’ils en prendront note et qu’ils sauront mettre les intérêts de la population avant les intérêts économiques d’une entreprise au service des pétrolières.