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Les chefs lancent un ultime appel à l'électorat

MONTRÉAL – Les chefs fédéraux ont lancé un appel à la mobilisation de leurs troupes lors de la 78e et ultime journée de la campagne électorale, dimanche.

Ayant le vent dans les voiles, le chef libéral Justin Trudeau a même osé courtiser les électeurs de l’Alberta, longtemps réfractaires à son parti. Il n’a pas non plus oublié ceux du Québec.

«Je le dis d’ici, de l’Alberta, que les Albertains, comme tous les Canadiens, ont besoin de nous, les Québécois. Le Canada a besoin que nous, les Québécois, se réengagent. Parce que pour avoir un meilleur gouvernement, on doit tous choisir un meilleur gouvernement», a-t-il clamé en français.

«Il est temps de s’unir; Québécois, Albertains, Canadiens!», s’est exclamé M. Trudeau dans une salle d’Edmonton où s’étaient massés plusieurs centaines de sympathisants. «L’Alberta compte! Le Québec compte! Le Canada compte!», a-t-il enchaîné, déclenchant un tonnerre d’applaudissements.

De son côté, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a exhorté ses partisans à aller voter et à convaincre leurs proches d’appuyer son parti.

«Roulons nos manches, frappons à toutes les portes, entrons en contact avec nos voisins», a lancé M. Mulcair devant plus d’un millier de militants réunis au centre-ville de Toronto dimanche, ajoutant que chaque vote compte.

Depuis plusieurs jours, il répète que le NPD n’a jamais été si près de former le gouvernement, un optimisme que sont loin de partager tous les néo-démocrates.

Le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe a imité ses homologues. Devant quelque 150 personnes à Trois-Rivières, le chef bloquiste, qui caresse l’objectif d’obtenir la balance du pouvoir dans un gouvernement minoritaire, a exhorté ses partisans à convaincre les indécis, en plus de faire sortir le vote.

S’il est loin d’être acquis que le chef bloquiste sera en mesure de reconquérir la circonscription montréalaise de Laurier—Sainte-Marie, où il a été défait par la néo-démocrate Hélène Laverdière, celui-ci demeure serein à la veille du vote.

«Il faut toujours respecter la démocratie, mais j’ai confiance que l’on va gagner», a affirmé M. Duceppe.

La participation au scrutin de lundi fait aussi partie des préoccupations des conservateurs.

«Dans certaines circonscriptions, le résultat sera déterminé non par ceux qui viendront voter, mais par ceux qui ne viendront pas voter, a déclaré le candidat conservateur dans la circonscription de York-Simcoe, au nord de Toronto, Peter Van Loan. C’est pourquoi il est important que tous les conservateurs se rendent aux urnes. Vous souhaitez une victoire des conservateurs? Vous ne voulez pas des taxes des libéraux? Eh bien, s’abstenir est un vote pour les taxes libérales.»

Salves anti-Trudeau

M. Mulcair, qui se présente toujours comme la seule figure de changement après dix ans de règne conservateur, a destiné la grande majorité de ses salves à son rival libéral plutôt qu’au premier ministre sortant, Stephen Harper.

Peut-on commencer à aider la classe moyenne plutôt que seulement en parler, a-t-il lancé, vantant son programme de garderies subventionnées. Ce n’est pas parce que les libéraux n’y sont pas parvenus qu’on ne peut pas le faire, a-t-il ajouté.

Il a même interpellé directement son adversaire: «Justin, pourriez-vous s’il-vous-plaît arrêter de confondre les limites de vos propres capacités avec les limites de ce qui peut être fait?»

Le chef conservateur Stephen Harper a appliqué la même stratégie que son homologue néo-démocrate en s’en prenant à Justin Trudeau.

Il a repris son refrain des derniers jours: un vote pour les libéraux est un vote pour les hausses de taxe. «Voter conservateur veut dire qu’il n’y aura pas d’argent qui sortira des poches des Canadiens et des Canadiennes des classes moyennes pour financer les hausses de taxes et d’impôts des libéraux», s’est-il exclamé.

M. Harper n’a pas oublié d’évoquer le scandale des commandites qui avait grandement contribué à la chute des libéraux dans les années 2000. «Nous voulons que ce pays continue d’aller de l’avant. Nous ne voulons pas revenir aux jours où le gouvernement s’occupait des groupes d’intérêt proches des libéraux et de la bureaucratie», a-t-il déclaré, les yeux rivés sur la foule.

«Quand on oublie tout leur discours fantaisiste, c’est vraiment là l’enjeu véritable de la campagne libérale», a-t-il ajouté.

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