«Parce qu’on est en 2015», les femmes gagnent toujours moins que les hommes
La décision de Justin Trudeau de payer autant les femmes ministres que leurs collègues masculins a été saluée par tous. Mais cela ne change rien pour les millions de Canadiennes et de Québécoises qui ne côtoient pas le premier ministre et qui continuent d’être moins rémunérées que les hommes.
Utilisez notre comparateur et constatez les écarts salariaux entre hommes et femmes pour une trentaine de catégories d’emplois.
Si vous êtes sur mobile, pivotez votre appareil dans le sens de la largeur.
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Sans surprise, les hommes gagnent toujours plus que les femmes dans quasiment tous les secteurs d’activité et pour quasiment tous les groupes d’âge au Canada et au Québec.
Le plus grand écart en argent au Québec se retrouve chez le personnel professionnel en gestion des affaires et en finance de 55 ans et plus. Les hommes gagnent en moyenne 20 000$ de plus par année que leurs collègues femmes.
Le plus grand écart en proportion est pour les professions propres au secteur primaire (extraction de ressources par exemple) où les femmes gagnent en moyenne 46% moins.
Toutefois, le Québec se retrouve à contre-courant de la moyenne nationale dans certains cas. Au Canada, les femmes travaillant comme personnel de soutien familial et de garderie gagnent en moyenne 2 200$ de moins par année que les hommes. Mais au Québec, c’est l’inverse, avec 2 000$ de plus à leur avantage.
Même situation pour les professionnels des soins de santé et professionnels en science infirmière: les femmes gagnent 1 500$ de moins par année en moyenne au Canada, alors qu’elles sont payées 1 310$ de plus au Québec.
Plusieurs hypothèses
Selon l’étude du Réseau canadien des Centres de données et de recherche Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes? publiée en 2013, même si les écarts salariaux entre hommes et femmes se sont atténués au cours des dernières décennies, ils demeurent toujours importants, même parmi les jeunes générations plus scolarisées.
La chercheure Carole Vincent soutient que la différence entre les choix des hommes et des femmes en terme de scolarité et de profession est la cause principale des écarts.
Elle suggère que des efforts soutenus soient faits pour combattre les stéréotypes quant aux types d’emplois qui seraient mieux appropriés selon le sexe. Il faut multiplier les expériences concrètes en milieu de travail qui permettront aux femmes de prendre confiance en leur capacité, indique Carole Vincent dans son étude.
Elle rappelle également que les femmes qui ont des enfants gagnent moins que celles qui n’en ont pas. Elle appelle même cet écart «la pénalité du bébé». Des mesures doivent être mises en place selon elle pour atténuer cet impact sur les revenus des mères.
Méthodologie
Notre comparateur de salaires se base sur les données de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, pour 2014. Les taux horaires sont les moyennes par secteur d’activité. Les taux horaires comprennent les primes, les commissions et les pourboires s’il y a lieu. Les salaires annuels ont été calculés à partir des taux horaires, pour des semaines de travail de 40h. Le choix des secteurs d’activité correspond à la Classification nationale des professions pour statistiques. Tous les détails sur le site de Statistique Canada.