Soutenez

Fertilité: les plaintes s'accumulent

QUÉBEC – Les partis d’opposition ont conjugué leurs efforts, jeudi, pour dénoncer en choeur le cafouillage entourant le programme de procréation assistée, depuis qu’il n’est plus remboursé par l’État.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a reconnu que des précisions devaient être apportées et il a corrigé le tir en fin de journée.

Depuis l’adoption de la loi 20, les traitements de fertilité, incluant la fécondation in vitro, ne sont plus assurés, mais un crédit d’impôt est désormais offert aux couples infertiles moins nantis.

Le ministre Barrette avait dit que Québec continuerait à payer la note dans le cas des couples infertiles ayant déjà entrepris le processus de fécondation au moment de l’entrée en vigueur de la loi, le 10 novembre dernier.

Or, selon de nombreux témoignages recueillis par le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), des couples qui avaient amorcé une telle démarche ont eu la mauvaise surprise de devoir payer les traitements et les médicaments requis, une facture pouvant atteindre entre 5000 $ et 10 000 $.

Des dizaines de couples infertiles ont ainsi vu leur rêve d’enfant remis en question, du jour au lendemain, en raison des décisions «cruelles» et «inhumaines» du ministre Barrette, a déploré la porte-parole péquiste en santé, la députée de Taillon, Diane Lamarre.

En point de presse, la présidente de l’Association des couples infertiles du Québec, Céline Braun, s’est jointe à l’opposition pour interpeller le ministre Barrette et lui demander de clarifier la situation au plus tôt. Selon elle, il est impossible de savoir qui est admissible ou non à un remboursement durant la période de transition.

«C’est un ‘free for all’ dans toutes les cliniques. Chacun y va avec sa propre interprétation. Une fois, c’est la date d’achat du médicament, une fois c’est la date du prélèvement de sperme. On peut s’y perdre», selon Mme Braun.

Le porte-parole caquiste en santé, le député François Paradis, estime de son côté que la période de transition entre les deux modes de financement des traitements de fertilité n’a de toute évidence «pas été planifiée, mal pensée, pas été réfléchie».

Les décisions du ministre Barrette dans ce dossier ont été prises de façon «très arbitraire, très aléatoire, très cruelle. Imaginez les émotions, les sentiments par lesquels ces gens-là passent», a fait valoir la députée Diane Lamarre, déplorant le manque de compassion exprimée à cette occasion.

Questionné en Chambre, le ministre Barrette a convenu que des «ajustements» devaient être apportés, attribuant les ratés du système à la période de transition. Il s’est fait rassurant pour dire que si les couples s’estimant lésés faisaient la démonstration que leur démarche était entreprise le 10 novembre ils seraient remboursés.

«Nous ferons pencher la balance du côté des patientes», a-t-il promis, se disant «très sensible» à la situation.

Il rappelle qu’en vertu de l’article 22 de la loi, les patientes qui ont commencé à recevoir des services de fécondation in vitro avant le 11 novembre 2015 demeurent assurées «jusqu’à la fin du cycle ovarien au cours duquel des services de fécondation in vitro ont eu lieu ou jusqu’à ce qu’il y ait grossesse, selon la première éventualité».

C’est la «consultation initiale» du médecin qui constitue le point de départ du processus.

«Afin de pouvoir considérer cette première consultation, le médecin spécialiste, fertologue ou obstétricien-gynécologue doit facturer la RAMQ pour une consultation tenue avant le 11 novembre 2015», écrit le ministre, dans un communiqué.

De plus, les patientes ayant en main une ordonnance remplie par un médecin à la suite de la première consultation, mais non servie par un pharmacien, demeurent couvertes, donc seront remboursées.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.