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Les délais pour le parrainage d’époux étrangers s’allongent

Photo: Chantal Levesque/Métro


Une quinzaine de personnes ont manifesté mercredi après-midi aux bureaux de Justin Trudeau à Montréal pour réclamer un plan de réduction des délais d’attente du programme de parrainage d’un conjoint étranger vivant au Canada, qui ne cessent d’augmenter.

Les Canadiens doivent actuellement attendre 28 mois en moyenne, une hausse de 12 mois par rapport à 2014, pour que leur époux de nationalité étrangère, avec qui ils vivent actuellement, obtiennent la résidence permanente. Plus de 16 000 couples sont ainsi en attente, selon le groupe Canada Spousal Sponsorship Petitioners, dont font partie plus de 3200 personnes.

Les conséquences sont bien réelles pour les couples qui sont pris dans ce dédale administratif. Les époux étrangers qui n’ont pas de Certificat de sélection du Québec (CSQ), pour lequel la demande est possible à la fin de la première étape du processus, qui prend maintenant en moyenne 18 mois, ne peuvent pas bénéficier des programmes sociaux et de santé. Certaines personnes possédant un CSQ ont également indiqué s’être fait refuser la couverture par la RAMQ. Cette situation a été particulièrement désastreuse pour Florence Migneault et son conjoint, Paulo Waizbort, originaire du Brésil, qui ont soumis leur demande en février 2015.

«On a dû faire une campagne de socio-financement et amasser 6000$ pour payer mon importante chirurgie», a rapporté M. Waizbort dans un français presque parfait.

Le couple, qui a une petite fille de 11 mois, peine à joindre les deux bouts. «Il a fallu que je raccourcisse mon congé de maternité, a déploré Mme Migneault. Je ne sais pas comment on va pouvoir revenir financièrement de cette épopée.»

«Je ne sens pas que mon pays me supporte dans un projet tout simple: vivre avec l’homme que j’aime, construire une famille et une petite vie tout simple.» – Florence Migneault, qui a soumis une demande de parrainage de son conjoint il y a dix mois

Angie Rodriguez, originaire du Venezuela, a pour sa part reçu des offres d’emploi dans son domaine, le marketing en ligne. Mais la jeune femme de 30 ans, qui est arrivée ici il y a cinq ans pour étudier, ne peut pas obtenir de permis de travail pour des raisons administratives liées à son statut. Selon elle, 3200 autres conjoints en attente de parrainage sont dans une situation similaire, malgré un projet-pilote par lequel Citoyenneté et Immigration a distribué plusieurs permis de travail.

Le groupe Canada Spousal Sponsorship Petitioners blâme le manque de ressources prévues par Citoyenneté et Immigration Canada pour traiter les demandes. Selon le Rapport sur les plans et les priorités 2014-2015 du ministère, de 400$ à 500$ sont accordées pour chaque demande de parrainage familial, alors que les parrains doivent débourser 1000$ pour faire leur demande. L’arrivée en poste du gouvernement libéral n’a pour l’instant rien changé à la situation, les délais ayant même augmenté d’un mois depuis.

«On comprend que la priorité, pour le ministère, est d’accueillir des réfugiés, mais il y a tout de même des mesures qu’il peut prendre pour nous dès maintenant», a estimé Mme Rodriguez. Le regroupement dont fait partie cette dernière réclame tout d’abord qu’un permis de travail soit remis à tous les conjoints qui ont soumis une demande de parrainage et que le gouvernement élabore un plan destiné à réduire les temps d’attente.

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