Le juge donne ses directives au procès de Forcillo
TORONTO – Les jurés qui décideront du sort d’un policier de Toronto accusé d’avoir abattu un jeune homme dans un wagon de tramway vide se sont fait dire lundi d’évaluer la preuve avec un esprit ouvert.
Dans ses directives au jury, le juge Edward Then a dit que la Couronne devait prouver hors de tout doute raisonnable que l’agent James Forcillo est coupable du meurtre non prémédité de Sammy Yatim.
Le juge leur a indiqué que s’ils croient que l’homme est probablement coupable, mais pas plus, ils doivent l’acquitter.
M. Forcillo a plaidé non coupable aux accusations de meurtre non prémédité et de tentative de meurtre.
Le jury s’est fait expliquer lors du procès qu’un soir de juillet 2013, Sammy Yatim avait pris de l’ecstasy avant de monter dans un tramway où il a sorti un petit couteau, créant la panique chez les passagers qui ont rapidement quitté le wagon.
Des enregistrements audio et vidéo déposés au procès montrent l’agent Forcillo qui arrive sur les lieux. Il crie plusieurs fois à Sammy Yatim de laisser tomber le couteau et, après une confrontation de 50 secondes, tire neuf balles sur le jeune homme.
Les procureurs de la Couronne ont plaidé que les actions de M. Forcillo n’étaient pas nécessaires, ni raisonnables, mais ses avocats ont plutôt fait valoir que les actes du policier étaient justifiés et constituaient de l’autodéfense.
Le juge a souligné que le fait que l’agent ait témoigné pour sa défense ne lui donnait aucun point supplémentaire.
«Vous devez évaluer sa crédibilité de la même manière que vous le feriez avec tout autre témoin. Ce qu’il dit peut être de la preuve contre lui ou en sa faveur», a dit le juge Then.
Il a toutefois noté que le témoignage de M. Forcillo devait être évalué avec prudence.
«Si vous croyez le témoignage de l’accusé, alors vous devez l’acquitter.»
«Si vous ne croyez pas la preuve de l’accusé, mais vous vous trouvez dans une zone de doute raisonnable sur la preuve de l’accusé, alors vous devez aussi l’acquitter», a ajouté M. Then.
Le jury n’a pas besoin de déterminer un motif ou des raisons pour les actions de l’agent Forcillo le soir de la mort de Sammy Yatim, a précisé le juge.
M. Forcillo a déclaré au jury qu’il croyait que le jeune homme allait quitter précipitamment le wagon pour lancer une attaque lorsqu’il l’a vu brandir son couteau vers lui.
Le jury a aussi entendu que lorsque Sammy Yatim a reculé de quelques pas jusqu’à l’endroit en haut des marches du tramway, M. Forcillo — qui l’avait averti de ne pas faire un autre pas — a tiré neuf balles vers lui en deux salves.
Le jeune s’est immédiatement effondré. L’affrontement n’a duré que 50 secondes.