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La sous-ministre du MTQ relevée de ses fonctions

Quebec Transport Deputy Minister Dominique Savoie testifies at a legislature committee on Transport, Wednesday, May 18, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse Canadienne

La sous-ministre du ministère des Transports du Québec (MTQ), Dominique Savoie, a été démise de ses fonctions.

Le premier ministre Philippe Couillard en a fait l’annonce jeudi matin, en compagnie du ministre des Transports, Jacques Daoust, à l’entrée du caucus libéral.

«On n’a convenu qu’elle quittait ses fonctions, a dit M. Couillard. Elle perçoit très bien – sans parler pour elle – que la confiance des citoyens peut être ébranlée.»

Lorsque Robert Poëti était en charge du ministère des Transports, d’avril 2014 à janvier dernier, une ancienne agente de l’Unité anticollusion, Annie Trudel a été mandatée pour analyser l’octroi des contrats par les directions régionales. Elle a découvert que des professionnels en conformité des processus (PCP), qui sont des vérificateurs qui analysent l’octroi des contrats, étaient victimes de harcèlement et d’intimidation de la part de leurs supérieurs, ce qu’a démenti Mme Savoie en commission parlementaire mercredi. Elle a fait la différence entre «des insatisfactions administratives» et «des gestes criminels».

Des contrats ont aussi été fractionnés et accordés à d’anciens employés du MTQ. L’ancienne sous-ministre a nié sa responsabilité, soulignant plutôt sa carrière sans accroc dans la fonction publique.

La vérificatrice qu’a embauchée M. Poëti a remis sa démission le 4 avril dernier. Dans une lettre qu’elle a transmise au chef de cabinet de M. Daoust, Pierre Ouellet, et que le 98,5FM a obtenue, elle explique que son travail a été difficile à mener puisque des employés du MTQ refusaient de partager de l’information.

«Je n’ai pas l’intention de continuer à travailler avec des gens qui mettent constamment des bâtons dans les roues et déploient tant d’efforts à gérer l’image plutôt que de prendre le taureau par les cornes et apporter les changements nécessaires afin de rétablir l’intégrité du ministère, de ses processus et des détenteurs de charge publique», a écrit Mme Trudel.

Le premier ministre a pris connaissance de la lettre de démission d’Annie Trudel jeudi matin. «La lettre pour moi est un élément significatif (…) qui est susceptible d’ébranler la confiance des citoyens envers les institutions», a-t-il dit. C’est la raison pour laquelle il entend créer une poste d’inspecteur général, «similaire à ce qui existe à Montréal», pour surveiller le processus d’octroi des contrats au MTQ.

Le ministre Daoust n’a été informé des possibles irrégularité dans son ministère que le 27 avril dernier quand Robert Poëti l’a prévenu de la situation. Son chef de cabinet, qui a été avisé du départ d’Annie Trudel, a également été relevé de ses fonctions jeudi.

La lettre qu’a rédigé M. Poëti a aussi été remise au chef de cabinet du premier ministre, Jean-Louis Dufresne et au secrétaire général du conseil exécutif, Roberto Iglesias. M. Couillard n’a été informé de ce qui se passait au MTQ que cette semaine, ce qui a suscité l’ire des partis d’opposition.

«Pourquoi le premier ministre attend toujours un scandale médiatique avant d’agir?» – Sylvain Gaudreault, chef intérimaire du Parti québécois

«Si j’étais premier ministre, je changerai de directeur de cabinet, de ministre des Transports et de secrétaire général parce que pour moi, il n’y aurait plus de confiance.» – François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec, qui a déploré que le premier ministre n’ai été avisé des irrégularités aux MTQ que cette semaine alors que son entourage en avait informé depuis plusieurs semaines.

«Ou bien M. Couillard savait et il n’a pas agi. Ou M. Couillard ne savait pas. Dans les deux cas, c’est vraiment problématique.» -Françoise David, coporte-parole de Québec, qui a demandé que l’ancien ministre des Transports, Robert Poëti, et son successeur, Jacques Daoust, soient entendus en commission parlementaire.

Le premier ministre ne s’est pas avancé sur la possibilité que Dominique Savoie retrouve un poste au sein de l’appareil de l’État. Son gouvernement a annoncé que le sous-ministre de la Sécurité publique, Denis Marsolais, l’a remplacerait.

L’Unité permanente anticorruption a fait savoir mercredi qu’elle enquêtait sur le MTQ. La vérificatrice générale du Québec doit aussi visiter le ministère pour analyser ses façons de faire.

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