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Réforme de la police: 3,6 M$ pour un projet pilote

Geneviève Guilbault
Geneviève Guilbault Photo: Capture d'écran

Pour définir un nouveau modèle de police qui pourrait être adopté dans l’ensemble du Québec, le gouvernement dédie 3,6 M$ à un projet pilote, qui sera tenu par le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). L’objectif est notamment d’apporter de l’aide aux personnes aux prises avec des dépendances, en situation d’itinérance ou victimes de violence conjugale.

Nommé Réseau entraide sociale et organisationnelle (RESO), le projet mise sur l’instauration d’une équipe de 24 policiers dont la mission sera de créer une synergie avec la population, basée sur la confiance et le dialogue. L’escouade qui sera formée ne répondra donc pas aux appels d’urgence, misant d’abord sur la prévention. À terme, la moitié des agents du SPAL feront partie du RESO.

Le directeur du SPAL, Fady Dagher, a passé trois ans à l’élaboration de ce projet. «C’est un projet avant-gardiste, qui pourrait, à notre sens, jeter les bases d’un nouveau modèle policier au Québec», estime la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault.

«On sera peut-être des pionniers dans le monde policier. On inspirera peut-être d’autres nations que celle du Québec.»

– Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec

Ancrés dans la communauté

Les agents participants, choisis en fonction de leur «humanisme» devront se soumettre à un stage d’immersion sociale de cinq semaines. Sans arme ni uniforme, ils rencontreront diverses communautés pour se sensibiliser à leurs réalités.

«On redéfinit la place du policier dans sa collectivité afin que son rôle ne se limite plus juste à assurer la sécurité et à créer des relations de proximité avec les citoyens», précise M. Dagher. Le nombre d’appels au 911 touchant la santé mentale est en constante progression, complète-t-il, ce qui justifie l’adoption d’une «approche de proximité.»

Cette façon de faire limitera aussi le profilage racial et social, espère la vice-première ministre Guilbault. «C’est un projet qui a toutes les chances d’aplanir les problèmes d’interprétation des uns et des autres, poursuit le ministre responsable de la Lutte contre le racisme, Benoit Charette. Au niveau de la démocratie, il n’y a pas plus important que d’avoir confiance en nos policiers.»

Le projet RESO sera tenu pendant trois ans, et évalué annuellement. Dépendamment son succès, il pourrait être adopté dans d’autres services de police du Québec.

Par ailleurs, un investissement annuel récurrent de 300 000$ a été annoncé dans l’équipe d’intervention psychosociale (ESIP) du SPAL. Cette unité collaborent avec les agents lors d’interventions auprès de clientèles «plus vulnérables».

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