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Débat Montréal: les candidats sortent les muscles

Valerie Plante Denis Coderre
Valérie Plante de Projet Montréal, et Denis Coderre d'Ensemble Montréal ont débattu. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les candidats têtes d’affiche pour la mairie de Montréal, Valérie Plante, cheffe de Projet Montréal, Denis Coderre, chef d’Ensemble Montréal, et Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal, ont croisé le fer dans le cadre d’un débat animé qui a été diffusé à LCN. Tous ont sorti les muscles pour faire valoir leurs idées et contredire celles de leurs adversaires.

Le thème du bilinguisme défendu par le chef de Mouvement Montréal a largement clivé les candidats. «Vous remarquerez que mon français est impeccable, je veux valoriser la langue française, mais je suis aussi pour les entreprises, les commerçants, ou pour les jeunes qui ont une inquiétude légitime à propos du projet de loi 96. Les Montréalais doivent pouvoir décider de leur destin. C’est pourquoi on soumettra ce dossier à l’Office public de consultation de Montréal (OPCM)», a dit M. Holness.

Denis Coderre et Valérie Plante s’y sont opposés vigoureusement. «C’est inacceptable d’aller dans cette direction», lance Mme Plante. «C’est mettre de l’huile sur le feu. En tant que maire de Montréal, il faut être rassembleur», dit M. Coderre.

L’insécurité à Montréal

Le thème de la sécurité est un cheval de bataille pour le candidat Coderre, et celui-ci n’a pas ménagé l’administration en place à ce sujet, affirmant que la ville n’est pas sécuritaire. L’échange Coderre-Plante qui a suivi fut tendu.

Malheureusement, on dirait que le lien de confiance entre le milieu policier et cette administration est brisé. La ville est de moins en moins sécuritaire. Elle n’est pas sécuritaire. Les gens ont peur. Vous êtes un parti qui croit au désarmement et au définancement, puis comme vocation tardive, vous avez décidé de vous occuper de la sécurité.

Denis Coderre, chef d’Ensemble Montréal

En droit de réplique, Mme Plante a rétorqué que c’est M. Coderre qui voulait définancer la police durant son mandat. «J’aimerais vous rappeler que la mairesse de Montréal-Nord Christine Black a voté pour définancer le SPVM en décembre dernier.»

L’état des finances

Denis Coderre a depuis le début de sa campagne évoqué le désordre financier de la ville, expliquant qu’on «a perdu le contrôle du budget et des dépenses». «Quand on sort d’une crise, pour faire une relance il faut investir et les agences de cotation nous disent que l’on est sur la bonne voie», précise Valérie Plante.

J’ai l’impression d’être dans un monde de licorne, on se satisfait d’un taux d’endettement de 120%. La seule raison pourquoi les agences de cotation donnent une bonne situation financière à la ville, c’est parce qu’ils savent que Québec [renflouera les caisses]. Vous ne connaissez rien au budget.

Denis Coderre, chef d’Ensemble Montréal

Le candidat de Mouvement Montréal indique que le produit intérieur brut (PIB) à Montréal est de 200 G$ et que pourtant le budget n’est que de 6 G$. «Il y a un grand problème. La communauté métropolitaine de Montréal représente la moitié du PIB de tout le Québec» M. Holness considère que la ville doit être plus autonome, indépendante et être l’autrice de son destin pour garder un certain pourcentage de son PIB, il évoque la possibilité d’une «cité-État». Il ajoute qu’il n’est pas opportun de parler de grand projet tant que la ville est en «désordre».

Pistes cyclables versus voitures

M. Coderre soutient que la gestion des projets de mobilité est imposée à la population. «Ce n’est pas une question de nombre de pistes cyclables. Tous les partis ici sont pro-vélo, mais un seul est anti-voiture [Projet Montréal]. Il s’agit de consulter correctement les Montréalais afin de créer une vraie cohabitation.»

Vos pistes cyclables, c’était juste de la peinture, une piste cyclable, ça se sécurise.

Valérie Plante réplique à Denis Coderre sur les pistes cyclables

Elle ajoute que les REV ou les piétonnisations des rues permettent de stimuler l’économie. «Sur la rue Saint-Denis, ce sont 30 nouveaux commerces qui se sont installés.»

Concernant les cyclistes M. Holness souhaite leur imposer une licence. «Pour plus de sécurité, il faut une licence, car tout le monde doit suivre les règles. Je parle à beaucoup de personnes et trop de cyclistes grillent les feux rouges ou circulent avec des écouteurs.» Mme Plante garde la même ligne de conduite et mise sur l’éducation et la sensibilisation avec l’appui des forces de l’ordre pour réduire les prises de risques des cyclistes.

Le chef du parti Mouvement Montréal, Balarama Holness. / Josie Desmarais/Métro

Une course à deux ou à trois?

M. Holness, peu invité dans les débats, a souhaité marquer les esprits lors de l’exercice du soir, tant les piques envers M. Coderre et surtout Mme Plante ont été nombreuses. Il s’est positionné en candidat de «l’avenir face aux deux partis du passé».

La mairesse de Montréal, qui défend un bilan, a dû faire face aux attaques récurrentes de ses adversaires politiques. Il lui a été reproché de faire des promesses non tenues sur la ligne rose, sur la propreté ou sur les îlots de chaleur, entre autres. «On aimerait de l’honnêteté et de la transparence, peut-on avoir confiance en une administration qui ne tient pas ses promesses?», résume le candidat Holness.

Selon un sondage CROP réalisé pour Radio-Canada, jeudi, la course à la mairie de Montréal se joue entre Denis Coderre (26%) et Valérie Plante (25%), puisque le candidat Holness (5%), qui se définissait comme une troisième voie, chute dans les intentions de vote depuis quelques semaines.

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