Valérie Plante dévoile son plan pour les 100 premiers jours
Valérie Plante a présenté ses 10 priorités pour les 100 premiers jours d’un éventuel second mandat. En présentant cette «feuille de route», elle souhaite «démontrer aux Montréalais qu’on sait où on s’en va».
Parmi ces actions phares, l’administration Plante-Ollivier s’attaquerait rapidement à la crise du logement, soutiendrait les commerçants et embaucherait 250 policiers.
Les gens savent c’est quoi mes valeurs, les gens connaissent ma vision et celle de Projet Montréal. Il n’y a pas de cachette tout est clair. Ce qui m’intéresse, c’est d’accompagner les Montréalais et Montréalaises, de proposer les meilleurs projets possibles et de s’adapter quand c’est nécessaire.
Valérie Plante, mairesse sortante
Budget équilibré et plus de policiers
Une administration Plante-Ollivier prévoit d’adopter un budget équilibré qui limite l’augmentation de la taxe foncière à 2% en 2022. Une mesure brisée lors de la première année de Projet Montréal. Le parti affirme toutefois l’avoir respectée avec une hausse moyenne de 1,8% sur 4 ans.
Comme il l’avait annoncé précédemment, le parti souhaite élargir l’accès à un taux différencié pour les commerçants (pour inclure 90% de ceux-ci). De plus, le «renouvellement de la fiscalité municipale» est également dans le viseur de l’administration Plante-Ollivier. Dominique Ollivier affirme qu’il faut «repenser la formule de notre assiette fiscale». Cela passerait par une taxe sur les investissements immobiliers étrangers ou encore sur le droit d’instaurer un régime fiscal progressif en permettant la différenciation du taux de la taxe foncière sur les immeubles résidentiels.
Du côté de la sécurité, l’enjeu en tête de liste des priorités des Montréalais selon un sondage CROP pour Métro, Mme Plante prévoit l’embauche de 250 policiers d’ici 2022, dont 80 d’ici la fin janvier. Un chiffre similaire à celui présenté par Denis Coderre. Mme Plante accuse toutefois son adversaire «d’augmenter les policiers sans savoir où ils vont aller».
Le parti entend également faire passer à 5 M$ le financement des groupes communautaires qui travaillent à la prévention de la violence.
L’administration Plante veut donner la priorité à la crise du logement avec l’adoption du règlement de droit de préemption pour pouvoir acheter des terrains dédiés au logement abordable. Rappelons que le parti a l’objectif d’ajouter 60 000 logements abordables sur 40 ans au parc immobilier de la métropole. Pour préserver l’abordabilité des logements montréalais, Projet Montréal mise la certification de propriétaires responsables.
De plus, le nombre de ménages admissibles au programme d’appui à l’acquisition d’une propriété serait doublé. Projet Montréal entend également avancer dans le projet de désenclavement du boulevard Cavendish avec le dépôt du projet préliminaire à Québec pour qu’il soit étudié par le BAPE.
Un registre des baux obligatoires ou non?
Le parti entend donc faire d’un registre des baux, une obligation, pour les propriétaires de huit logements ou plus. Pour Mme Plante cette mesure représente une «excellente première étape». Elle souligne que le parti a fait ce choix par rapport au risque de rénovictions, expliquant que «la plupart des abus se concentrent auprès des grand propriétaires de 8 logements et plus».
On veut courir après, punir les mauvais propriétaires et récompenser les bons propriétaires. La majorité sont de bons propriétaires.
Valérie Plante
Ce registre demeure toutefois «nébuleux», selon la mairesse. «Ce n’est pas le registre des loyers qui va supprimer les rénovictions», dit-elle.
Selon la plateforme de Projet Montréal, en plus de dévoiler le prix de leurs loyers, les locateurs devraient partager leur plan de gestion en matière de salubrité, en plus d’une projection des travaux prévus pour les cinq prochaines années. Ce registre inclurait 216 000 logements.
Du côté d’Ensemble Montréal, le registre des baux proposé serait volontaire. Une mesure que Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU qualifie de «décevante» et qui «n’a pas l’effet structurant d’un registre obligatoire».
À propos de la proposition de Projet Montréal, pour Mme Laflamme, ce registre, certes obligatoire et public, perd de sa force car «il exclut un nombre important des logements et de locataires s’il ne s’applique pas à tous les loyers non plus».
Pour empêcher les hausses abusives de loyers lors des changements de locataires ou les rénovictions, et «éviter d’affaiblir l’effet recherché», un registre des loyers devrait être instauré à l’échelle de la province par le gouvernement du Québec, rappelle Véronique Laflamme.